Ce matin à la première heure, le maire de Grenade, Rémy André, va recevoir la lettre de démission de dix-neuf de ses conseillers municipaux, dont ses sept adjoints. Ce qui correspond à la quasi-totalité du groupe de vingt-trois membres, qui a constitué pendant quatre ans sa majorité municipale.
Cette décision fait suite au conseil municipal mouvementé du 11 septembre dernier, qui avait vu le maire mis en minorité par sa propre équipe sur un dossier important, et l'adjoint à l'urbanisme demander à quitter sa délégation (La Dépêche du jeudi 13 septembre). Mais cette démission collective survient surtout après «plus de deux années», dixit les démissionnaires, de tensions et d'incompréhensions entre le maire et sa propre équipe.
Nouvelles élections
«Nous ne voulons pas cautionner les faits et actes du maire, expliquent les démissionnaires, dans un communiqué commun, rendu public hier soir. À plusieurs reprises, oubliant la démocratie, le maire a signé seul des actes contre l'avis du groupe majoritaire, remettant en cause notre intégrité. Régulièrement, nous avons signifié au maire notre désaccord avec ses décisions, prises sans l'avis des élus, et parfois même contre. Le groupe considère ces actes comme arbitraires, individualistes, incontrôlables et abusifs. Par ces faits, la confiance entre le maire et les élus s'est dégradée, laissant place à un climat conflictuel et suspicieux.»
Les mots sont forts, mais «conformes à ce que nous avons vécu», affirme Jean-Paul Delmas, le premier adjoint au maire, que nous avons joint hier par téléphone.
Mardi 18 septembre au soir, les dix-neuf conseillers municipaux ont été reçus par le maire, et lui ont demandé de démissionner de sa fonction. Il a refusé. Le lendemain (hier matin), il a fait notifier à ses adjoints, par huissier, qu'il leur enlevait leur délégation.
«C'est cette dernière action qui a achevé de nous convaincre de démissionner, tous ensemble», explique Jean-Paul Delmas.
«C'est une décision très difficile, car nous étions très attachés à ce que nous faisions pour la commune, continue l'ex-premier adjoint.»
Cette décision est néanmoins lourde de conséquences pour Grenade, une ville de plus de 8 000 habitants : elle provoquera en effet de nouvelles élections, après l'acceptation par le préfet de la démission des dix-neuf élus.
La Dépêche du Midi