Le discours de Manuel Valls très applaudi à l'université d'été du MEDEF et la sortie du désormais Ministre de l'Economie Emanuel Macron sur la remise en cause des 35 heures finissent d'achever la politique initiée depuis mai 2012 par François Hollande et enterrent définitivement son programme électoral.
"mon véritable adversaire, c'est la finance"
Qu'il est loin ce meeting du Bourget de l'hiver 2012 où François Hollande fixant les grandes lignes de son projet présidentiel se positionnait en totale opposition avec la politique menée par le Président Nicolas Sarkozy trop proche selon lui du patronat et des marchés.
S'en suivaient alors la victoire de mai 2012, la nomination de Jean-Marc Ayrault Premier Ministre et l'abrogation des mesures Sarkozystes du précédent quinquennat : fin de la réforme territoriale, des heures supplémentaires défiscalisées, de la TVA sociale, du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux, entre autres, plus une vague de hausses d'impôt sans précédent qui s'abat alors sur les français.
Mais voilà, loin de régler les problèmes, cette politique va aggraver les déficits de la République Française :
Déficit budgétaire avec respectivement 4.8% et 4.3% en 2012 et 2013 malgré les hausses d'impôt record (entre 4 et 4.5% estimés pour 2014).
Déficit d'emploi avec une croissance continue du chômage en hausse en juillet pour la 9e fois consécutivement (record de longévité).
Déficit commercial qui, s'il s'est restreint depuis le plus fort de la crise, reste fort à environ 60 milliards d'euros annuel du fait de la non compétitivité des entreprises françaises à l'international.
Déficit de confiance enfin devant une politique hasardeuse, souvent improvisée, incomprise, poussant les entreprises à réduire leurs investissements et à s'installer à l'étranger, déficit de confiance qui devient peu à peu un déficit de croissance amenant moins d'entrées d'argent que prévu dans les caisses de l'Etat.
Alors, la Président va effectuer quelques reniements comme la hausse de la TVA quelques mois seulement après avoir abrogé la TVA sociale.
Puis il y aura le CICE pour les entreprises pour compenser les freins à la productivité, les coupes dans les budgets des ministères, et le grand retour de la réforme territoriale que Jean-Marc Ayrault avait balayé d'un revers de main et que François Hollande aidé par son nouveau Premier Ministre Manuel Valls remettent au gout du jour.
Le gouvernement Valls I avait scellé le sort des écologistes, ce mardi 23 août, le gouvernement Valls II scelle le sort des derniers représentants d'une gauche forte dans le gouvernement avec pour symbole le remplacement du très gauchisant Arnaud Montebourg par le beaucoup plus libéral Emmanuel Macron qui avait dit durant la campagne présidentielle : "la taxe à 75%, c'est Cuba sans le soleil".
Réforme territoriale, aides à la compétitivité, maîtrise des budgets des administrations, rediscussion du temps de travail légal, la politique menée par Valls depuis sa nomination comme Premier Ministre et qui va s'accentuer après les départs des récalcitrants Monteboug et Hamon ressemble de plus en plus à celle menée jusqu'en 2012 par François Fillon et Nicolas Sarkozy.
C'est un aveu d'échec cuisant pour la gauche de la gauche qui pensait qu'une autre politique était possible en France en 2012 et une terrible désillusion pour tous ceux qui avaient cru à ce moment aux promesses intenables du candidat François Hollande.
La politique de redistribution des richesses promise par François Hollande en 2012 ne peut fonctionner quand votre Nation cumule près de 2000 milliards d'euros de dette et ne connait plus de croissance.
En effet, avant de distribuer la richesse, il faut préalablement la créer, et pour ceci, il faut délester nos administrations, rendre compétitives nos entreprises, faciliter l'entrepreneuriat, développer les investissements.
D'autres pays l'ont fait récemment en Europe et renouent désormais avec la croissance.
C'est aussi la preuve que les réformes initiées par Nicolas Sarkozy et peut-être bientôt reprises par le gouvernement de Manuel Valls étaient les bonnes.
En mai 2012, pour l'emporter, François Hollande a menti aux français en leur faisant croire qu'une autre politique était possible, 2 ans après en confortant Manuel Valls et nommant un gouvernement plus droitier, il contredit sa politique initiale et finit de revenir peu à peu à la réalité.
En politique comme en économie, le principe de réalité finit toujours par l'emporter.
Xavier Spanghero