Ils étaient 14 000 réunionnais, ce mercredi 31 mars, venus écouter Nicolas Sarkozy, à Pierrefonds de la Réunion, pour une visite de campagne d'une journée, riche en propositions pour l’île, son développement, son avenir.
Après une rencontre avec des élus à Saint-Denis, et un long échange avec des habitants de la ville de Saint-Pierre organisé dans un café, Nicolas Sarkozy a donc tenu un grand meeting à Pierrefonds pour parler aux Réunionnais de leur avenir, de leurs attentes et de ses engagements pour y répondre.
La Réunion, un « modèle de respect et de tolérance »
Le Président de la République-candidat a d’abord rappelé combien la Réunion représentait un formidable modèle de métissage et de tolérance, de solidarité et de fraternité : « Vous donnez un exemple à toute la République à travers le lien social, culturel et religieux que vous avez été capables de construire entre toutes les différentes identités qui se sont retrouvées sur votre île », « un exemple pacifique où chaque différence fait la richesse de l’île ». La Réunion, « voilà l’exemple à suivre » a solennellement déclaré Nicolas Sarkozy, « vous avez su construire un modèle de respect et de tolérance, un trésor de paix ».
« La violence, les casseurs, la délinquance, je ne l’accepterai jamais ».
Près d’un mois après l’épisode de violence qui avait embrasé l’île, le Président de la République candidat est revenu sur ces événements. « La violence, les casseurs, la délinquance, je ne l’accepterai jamais. Pour personne et nulle part sur le territoire de la république ». « Je n’aurai aucune faiblesse à l’endroit de ce qui ajoute à la misère la violence. Cette violence, elle n’est pas compatible avec l’identité réunionnaise ».
Des mesures sans précédent contre le chômage et pour la compétitivité sans laquelle il n’y a pas d’avenir
Accusant le candidat socialiste de ne proposer comme programme pour l’Outre-mer que le maintien dans l’assistanat, Nicolas Sarkozy explique : « Quand on réserve à nos territoires ultramarins le sort que l’on réservait à la colonisation en les maintenant sous la férule de l’assistanat, c’est qu’on ne croit pas à nos territoires ultramarins ! »
Formulant la question que se pose chaque réunionnais aujourd’hui face à la vie chère - « j’aime mon île, et je me demande si mes enfants pourront continuer à vivre ici », Nicolas Sarkozy a tenu à apporter de vraies réponses. Loin de l’assistanat qu’il condamne, la clé reste la compétitivité pour Nicolas Sarkozy : « Sans compétitivité dans l’environnement régional qui est le vôtre, il n’y a pas d’avenir. La Réunion ne peut pas vivre sous perfusion ». « La solidarité est indispensable mais l’assistanat humilie d’abord et assassine ensuite ».
« J’ai une autre vision de la Réunion » a-t-il poursuivi. « Cette vision pour la Réunion n’a pas changé : je veux que l’on vous donne la chance du développement économique, que l’on vous fasse confiance et tenant compte d’un environnement qui n’est pas le même que la métropole ».
1ère proposition : la défiscalisation
Se donner la chance du développement économique pour Nicolas Sarkozy, c’est d’abord maintenir la défiscalisation « absolument centrale pour les ultramarins » : « je garantirai la défiscalisation pour les projets économiques d’Outre-mer ! » s’est ainsi engagé le candidat.
Si Nicolas Sarkozy est élu, le montant des dossiers de défiscalisation sera désormais porté à 3 millions d'euros, contre 1,5 million actuellement, des dossiers qui seront désormais instruits localement et non pas à Paris.
« Vos entreprises doivent être compétitives car ce sont vos entreprises qui créeront de l’emploi » a-t-il martelé.
2ème proposition : la suppression de toute charge sociale pendant trois ans sur chaque emploi offert à un jeune de moins de 25 ans sur le territoire de l’île.
C’est la deuxième promesse de Nicolas Sarkozy. S’il est élu, chaque entreprise qui créera un emploi quel que soit le secteur économique ne paiera pas un centime d’euros de charges sur cet emploi créé. Je ne connais pas de mesure plus puissante pour résoudre ce cancer qu’est le chômage sur l’ile. Aujourd’hui, 60% des jeunes entre 18 et 24 ans sont, en effet, au chômage sur l’île de la Réunion.
3ème proposition : l’exonération de toute charge sociale pour tout emploi créé dans l'un des cinq secteurs prioritaires retenus pour la zone franche globale créée à La Réunion
Autre engagement : tout emploi créé, quel que soit l'âge du recruté, dans l'un des cinq secteurs prioritaires retenus pour la zone franche globale créée à la suite des Etats généraux de l’Outre-mer sera exonéré de la totalité des charges sociales qui devaient être payées sur cet emploi créé : hôtellerie, tourisme, agroalimentaire, technologies de l'information et de la communication et énergies renouvelables. « Si demain un emploi est créé, l’entreprise ne paiera pas un centime de charge sociale » résume Nicolas Sarkozy.
Ces deux dernières mesures devraient coûter à l'Etat environ 140 millions d'euros par an.
4ème proposition : permettre un retour plus facile des fonctionnaires ultramarins en poste dans l’hexagone au « pays »
« Désormais pour les emplois de la fonction publique, la CAP sera une CAP de la Réunion, en plus de la CAP de la France. Les concours auront la même exigence mais le recrutement sera d’abord à la Réunion ». S’ils le souhaitent, les Réunionnais en métropole auront donc la possibilité de revenir sur l’île beaucoup plus facilement avec des mutations.
5ème proposition : la création d’un fonds dédié aux petites entreprises pour des prêts jusqu'à 20 000 euros
Parce qu’il n’est pas normal que les petites entreprises « trouvent toujours porte fermée dans le réseau bancaire », Nicolas Sarkozy propose la création d’un fonds dédié qui fera des prêts pour les petites entreprises jusqu'à 20 000 euros.
Lutter contre la vie chère
6ème proposition : le développement des productions endogènes
Refusant d’occulter les sujets difficiles, Nicolas Sarkozy a abordé la question des prix et du pouvoir d’achat des Outre-mer. « L’insularité créé des conditions de prix chers », c’est pourquoi « nous allons essayer de développer systématiquement les productions endogènes » pour réduire les importations : la filière de l’élevage, mais aussi les cultures - la canne, les légumes, les fruits - sous les applaudissements enthousiastes de l’assemblée.
« Je donnerai 6 mois à l’ensemble des grands distributeurs pour faire le point avec l’autorité de concurrence pour faire le point » a arrêté Nicolas Sarkozy.
Laisser aux réunionnais le choix de leur projet d’avenir
7ème proposition : Une aide massive de l’Etat dans le secteur d’avenir choisi
« Vous devez pouvoir vous mobiliser sur un ou deux projets plus grands que votre île, plus grand que vos rêves. » a clamé Nicolas Sarkozy. « Je demanderai à chaque territoire de travailler ensemble sur un projet d’avenir pour déterminer le secteur que vous souhaitez retenir et l’Etat investira puissamment sur ce secteur », a annoncé Nicolas Sarkozy en proposant par exemple le développement d’une université de médecine de dimension mondiale, un investissement dans un projet pour exploiter les ressources halieutiques ou dans l’énergie, et en réaffirmant que seuls les Réunionnais choisiront.
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Pour clore son intervention devant les 14 000 réunionnais présents, Nicolas Sarkozy les a appelés à prendre conscience de l’importance de leur choix les 22 avril et 6 mai prochains : « La décision que vous allez prendre est d’une importance historique. Dans un monde totalement nouveau, est- ce que nous allons prendre le chemin qui a réussi partout dans le monde : le travail, l’effort, le mérite l’innovation, l’éducation pour être plus fort et compter ou est-ce que l’on va prendre l’autre chemin : celui de l’assistanat, le refus de l’effort, la négation du monde nouveau car, à ce moment-là, ce sera le déclin de la France ».
« Si vous voulez être protégés par la République française, alors il faut une France forte » a affirmé le Président candidat, avec l’assurance ferme de son expérience.
« Tenez compte d’une seule chose : ce que vous voulez pour notre pays et quelles sont nos valeurs. Je crois au travail, je crois à l’autorité, je crois à la responsabilité et à la solidarité. Je refuse l’égalitarisme, l’assistanat, le nivellement, je dis que la société n’est pas responsable de tout, que la pays n’est pas responsable de tout » a réaffirmé Nicolas Sarkozy.
« J’ai tout donné. Je me suis engagé comme jamais dans ma vie. J’ai donné à mon pays le meilleur de moi-même. Je n’ai pas compté, je l’ai fait avec mon cœur, mon âme, avec l’énergie dont je suis capable ». « J’ai vraiment besoin de vous, aidez-moi pour les cinq années qui viennent, pour proposer à la France et à la Réunion le projet qui fera de notre pays l’une des grandes Nations dans la monde ! » a conclu Nicolas Sarkozy au terme de son discours à ciel ouvert.
La France Forte