L'étude prônant l'aménagement de la ligne existante entre Bordeaux et Toulouse, plutôt que la création d'une ligne nouvelle LGV, sera présentée jeudi à Landiras.
Les Sud-Girondins qui étaient à la réunion du 16 janvier à Casteljaloux n'ont qu'une hâte, celle de faire partager à leurs concitoyens les informations développées à cette occasion par l'association lot-et-garonnaise Alternative LGV 47.
Cette dernière, composée d'élus, a mandaté le cabinet d'études Claraco, spécialisé dans le domaine ferroviaire, et le cabinet de géomètres AC2I pour une étude sur l'aménagement de la voie ferrée existante entre Bordeaux et Toulouse. Il en ressort que cette solution alternative coûterait trois fois moins cher que la construction d'une nouvelle ligne destinée à la LGV.
Les conclusions ont donc été présentées en réunion publique mi-janvier à Casteljaloux.
Elles le seront également le 9 février à Landiras, à l'initiative du collectif d'élus du Sud-Gironde et, côté associations, de la Coordination LGV.
« Ce qui est intéressant dans cette étude, c'est que Claraco s'est basé sur les données fournies par Réseau Ferré de France. Elles ne peuvent donc pas être contestées », signale Philippe Courbe, maire de Bernos-Beaulac et vice-président du collectif des élus sud-girondins.
Une capacité à développer
Un des premiers enseignements du rapport est celui de la capacité de la ligne actuelle. « On n'est même pas à 50 % des sillons », indique Philippe Courbe.
En effet, l'étude estime la capacité quotidienne à 210 trains, qu'ils soient TGV, TER ou fret. Il y en a aujourd'hui 85 par jour.
L'aménagement de la ligne Bordeaux/Toulouse réduirait l'impact sur les territoires. La ligne actuelle occupe 175 hectares alors qu'une ligne nouvelle en nécessiterait 2 400, selon Alternative LGV 47, dont les coprésidents, Raymond Girardi et Bernard Faucon-Lambert, détailleront au public, le 9 février, le contenu de l'étude.
Le chiffrage du projet alternatif inclut la suppression de tous les passages à niveaux et l'insonorisation des zones urbaines traversées. Il se monte à 1,5 milliard, voire à 2,8 milliards d'euros si sont réalisés deux tronçons nouveaux (des « shunts ») à Port-Sainte-Marie et Moissac.
Selon les options choisies, le temps de parcours, entre Bordeaux et Toulouse, serait de 6 à 17 minutes plus long par rapport à une nouvelle ligne LGV.
« Il ne faut pas oublier non plus que même si une ligne nouvelle était créée, RFF ne pourrait pas faire l'économie de l'aménagement de la ligne existante pour sa sécurisation, notamment pour les passages à niveau, pour développer le fret et pour faire les aménagements phoniques nécessaires », glisse Philippe Courbe.
La facture, incluant la construction de la LGV et la rénovation de l'actuelle, se monterait ainsi à 8,7 milliards d'euros. Il faudrait également inclure le coût énergétique, largement supérieur dans le cas de la LGV.
2,8 contre 8,7 milliards
L'argument financier devrait peser, alors que les assises ferroviaires, en décembre, ont conclu à un moratoire sur les futurs projets de LGV.
Il n'en fallait pas tant pour convaincre certains élus locaux, opposés au projet de lignes nouvelles. Rejoignant leurs homologues lot-et-garonnaises et tarn-et-garonnaises, douze communes sud-girondines ont officiellement décidé de participer au financement de l'étude commandée par Alternative LGV. D'autres ont manifesté leur intention de le faire.
Réunion publique le 9 février à 20 heures à la salle des fêtes de Landiras.
Le Sud Ouest