Pompignan ou encore Saint-Rustice font partie des sacrifiés de la future ligne à grande vitesse (LGV). Sur les quatre tracés étudiés, c'est celui qui se trouve le plus à l'est qui sera privilégié sur le tronçon entre Toulouse et Montauban. Après quatre mois de réflexion, le Comité territorial (Coter), rassemblant les collectivités locales et l'État, a retenu l'option hier longeant une partie de l'autoroute A 62, avant de rejoindre au nord la gare de triage de Saint-Jory.
Levée de boucliers des opposants
Un fuseau d'un kilomètre de large, loin de satisfaire le collectif l'Union pour la sauvegarde des villages. Même si leur dossier de tracé alternatif doit être examiné le 31 mai lors du Comité de pilotage, ses membres ne conservent que peu d'espoir. « Le TGV va passer sur ma maison, peste Philippe Daujean qui habite Castelnau-d'Estrétefonds depuis plus de quarante ans. J'ai fait quatre ans de travaux en espérant léguer mon patrimoine à mes enfants, tout ça pour rien. Je suis certain qu'on pouvait trouver une solution moins impactante si Réseau Ferré de France (RFF) avait bien voulu étudier nos propositions ».
Malgré la menace d'expropriation qui se confirme, Guy Satgé, 83 ans, affirme qu'il ne quittera pas son habitation de Saint-Jory. « Je ne suis pas contre le TGV mais partisan d'un tracé plus intelligent que celui retenu. Certains techniciens ont reconnu que nos suggestions étaient réalisables mais ils refusent de les étudier en détail. Tout était joué avant le début de la concertation ».
Le tracé devrait également couper en deux le domaine du vignoble de Fronton. Une option qui inquiètent les producteurs de l'AOC. « RFF dit que vingt hectares seraient touchés, indique Christian Ivorra, directeur technique du château de Bellevue La Forêt, l'un des exploitants viticole de l'appellation. C'est énorme pour nous car cela entraîne la perte de 200 000 à 300 000 bouteilles par an, sur une production de 800 000 ». Le collectif envisage un recours devant le Conseil d'État et veut la nomination d'un médiateur.