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6 avril 2011 3 06 /04 /avril /2011 05:41

TGV_637.jpgComme il l'a annoncé, jeudi dernier, Gérard Miquel proposera à l'assemblée départementale, le 15 avril prochain, de ne pas participer au financement de la ligne à grande vitesse.

Finie la pomme de discorde avec le PCF et les Verts : l'idée d'une participation lotoise de 11,5 millions au financement de la LGV (Ligne à grande vitesse) Toulouse-Paris via Bordeaux, pour laquelle le conseil général avait adopté une position de principe, sera sans doute abandonnée.

C'est en tout cas la proposition que fera Gérard Miquel, le 15 avril prochain, lors de la séance plénière de l'assemblée départementale. Il l'a affirmé, jeudi, lors de son discours suivant sa réélection à la tête de l'exécutif départemental : « nous nous étions exprimés favorablement sous réserve de l'acceptation de certaines conditions. Celles-ci ne sont pas remplies aujourd'hui. Je vous demanderais donc de ne pas confirmer notre participation financière estimée à 11,5 m €. En revanche, nous aurons à travailler sur la desserte de notre département vers la capitale, via Limoges ».

Quelles conditions ? « Il avait été convenu que l'ensemble des départements de la région participerait au financement. Ce n'est plus le cas, puisque l'Aveyron et le Tarn ont décidé de ne plus participer. Par ailleurs, l'emplacement de la gare était déterminant : située au sud de Montauban, elle n'a plus d'intérêt ».

« Une décision de bon sens »

Au-delà, cet abandon est-il une concession politique verte ? Le président s'en défend : « J'avais écrit depuis deux ou trois mois en ce sens à Martin Malvy, président de région. Mais je n'avais pas rendu cette information publique durant la campagne électorale. Peut-être ai-je eu tort, car j'aurais alors enlevé un argument à certains adversaires ».

Sauf surprise, l'hémicycle de Regourd va sans doute voter cet abandon, le 15 avril. Ce dont les Verts se félicitent, d'autant plus qu'un accord politique a été trouvé avec Gérard Miquel sur plusieurs points de programme (lire encadré).

Le PCF se réjouit aussi : « C'est une décision de bon sens. Nous étions les seuls à l'avoir intégrée dans nos professions de foi aux cantonales. cela ne rimait à rien de rebrousser chemin pour aller à Paris, payer plus cher et pour un gain de temps peu significatif. Il faut relancer le POLT. On peut déjà gagner une heure en roulant plus vite jusqu'à Brive. Le PCF souhaite plus de vitesse, plus d'arrêt, et une gare multimodale à Cahors ».

Interrogé hier sur cette annonce, RFF (réseau ferré de France)estime qu'il est seulement maître d'ouvrage: «Le financement relève de l'état».

La Dépêche du Midi du 050411

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5 avril 2011 2 05 /04 /avril /2011 06:17

TGV_636.jpgHier, les représentants de 175 communes impactées par le TGV étaient réunis pour mieux négocier des indemnités qu'ils considèrent comme justes.

Des années qu'ils négocient. Chacun dans leur coin. Pour défendre les intérêts de leurs riverains, de leurs populations. Au total, une quinzaine d'associations réparties tout au long de la ligne LGV Tours - Bordeaux, en Aquitaine, en Touraine, en Charentes ou dans la Vienne. Avec un sentiment souvent partagé : être un petit pot de terre confronté aux intérêts d'un énorme pot de fer. Des « petits » résolus à s'organiser pour ne plus parler que d'une seule voix, celle des communes traversées par la ligne LGV Sud Europe Atlantique (SEA). Une petite quinzaine d'associations rejointes par quelques autres, concernées par la ligne LGV - BPL (Bretagne Pays de la Loire), Le Mans - Rennes, confrontées exactement aux mêmes difficultés.

Négocier les compensations des préjudices

« Désormais, c'est une coordination interrégionale que l'État, Réseau ferré de France (RFF) ou Cosea, l'aménageur, trouveront comme interlocuteur pour défendre les intérêts des populations directement concernées par ces deux lignes. Une coordination qui représente quelque 175 communes et qui bénéficiera d'un relais dans chacun des neuf départements traversés. » Yves Manguy, ancien élu de la région de Ruffec, a pris la présidence de cette « coordination LGV - SEA - BPL ». Une coordination qui, pour l'heure, s'est fixé trois missions :
- Obtenir que le fonds de solidarité territoriale (FST), négocié de haute lutte pour « compenser les préjudices dus à la construction de la ligne », puisse être considéré comme une indemnisation due aux communes qui décideront souverainement de son affectation. Un fonds qui représente 30 M€ pour la LGV SEA, soit 0,40 % de l'investissement annoncé de 7 milliards d'euros.
- Obtenir une redevance pérenne de 10.000 € par km de ligne, versée tous les ans aux communes traversées en fonction du kilométrage qui les concerne.
- S'assurer que RFF restera bien propriétaire des ouvrages d'art construits pour l'occasion et continuera à en assurer la gestion comme l'entretien.

« Les réponses qu'on nous fournit aujourd'hui sont floues ou discordantes. De plus, l'aménageur cherche parfois à s'exonérer des engagements pris par RFF. Pour remettre les pendules à l'heure, notre première action est une demande d'audience au ministre des Transports. »
Le « pot de terre » n'aura plus de complexes, désormais.

La Nouvelle République

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4 avril 2011 1 04 /04 /avril /2011 05:10

TGV_634.jpgLGV Le maintien du passage à La Gorp et des accès spécifiques pour le chantier atténuent les inquiétudes du commerce local.

Si l'arrivée de la LGV, ou plus exactement les travaux liés à son passage, inquiètent la population et les commerçants, côté mairie on se veut rassurant. En effet, si certains Ambarésiens comparent les travaux LGV à ceux du tramway sur Bordeaux, il faut bien rappeler que la ligne à grande vitesse ne circulera pas en centre-ville. Le point essentiel lié aux travaux est la confirmation que le passage du pont de La Gorp ne sera pas fermé et que des accès chantiers spécifiques à la LGV se créent afin de ne pas perturber l'accès à la commune. « Nous travaillons en collaboration avec la Région, le Département et la CUB sur la phase des travaux et attendons des retombées économiques sur le commerce local de proximité durant le chantier ».

Stationnement

La municipalité travaille actuellement à partir de l'étude Fisac (Fonds d'intervention pour les services, l'artisanat et le commerce) qui va se prolonger jusqu'en septembre. « Grâce à un certain nombre d'orientations, les commerçants comment à se fédérer et il est capital pour la ville d'avoir un interlocuteur unique. Le Fisac permettra de poser des actions concrètes comme des animations de centre-ville ou autres, mais avant tout d'avoir une vision précise de ce qu'il faut faire pour redynamiser avec les commerçants, principaux acteurs, les équilibres commerciaux de centre-ville. Nous avons conscience que le commerce de proximité souffre et nous attendons un diagnostic très précis de cette étude » soulignait Michel Héritié. Il veut affiner les comptages de véhicules pour voir la répartition des flux entre les rues Edmond-Faulat - Taudin et au-delà de la Poste (demande de comptages complémentaires). Une demande d'un schéma de circulation a été faite auprès de la CUB et en interne une étude est menée sur la problématique des futurs travaux liés à la ZAC en centre-ville.

Côté parking l'étude d'une zone bleue et la création de 45 places de stationnement liées à la future voie Louis-Massina devraient offrir 160 places sur le parc public en centre-ville dès le mois de septembre prochain (1).

(1) Actuellement : République 50 places ; presbytère 25 ; Poste 10 ; hôtel de ville 30.

Le Sud Ouest du 040411
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4 avril 2011 1 04 /04 /avril /2011 05:05

TGV_633.jpgUrbaniste désigné pour le premier lot d'Euratlantique, Bernard Reichen a présenté son projet vendredi.

Euratlantique, le « quartier TGV », est paradoxalement en train d'accoucher d'une ville lente. C'est ce qui ressort de la présentation, vendredi soir à Arc en rêve (1), du projet des architectes Bernard Reichen et Philippe Robert, lauréats du premier concours ouvert par Euratlantique, portant sur 160 hectares autour de la gare Saint-Jean.

Pour mémoire, la mise en service de la LGV mettant Paris à deux heures de Bordeaux, fin 2016, a entraîné la création d'Euratlantique, vaste projet de réhabilitation urbaine déclaré opération d'intérêt national (OIN), dans un périmètre de 700 hectares et sur trois communes (Bordeaux, Floirac, Bègles).

Un site résistant

C'est le premier concours d'urbanisme lancé par Euratlantique que le tandem Reichen-Robert a remporté, et qui semble faire la part belle à la lenteur.

Présent à Bordeaux vendredi dernier, Bernard Reichen a justifié ce choix : « Ce qui est frappant, c'est la résistance de ce site autour de la gare Saint-Jean. Regardez les autres projets, ils ont tous respecté la trame du site. Nous allons nous appuyer sur l'esprit de ces domaines qui le composent : Belcier, Gattebourse, Armagnac, Saint-Jean, Carle-Vernet… Et nous allons créer une boucle permettant de les relier à vélo ou à pied, un anneau de 3 km environ, avec des espaces verts. Nous allons accrocher ces sites les uns aux autres avec une boucle intermodale. »

Plus tard dans sa présentation, le Grand prix 2005 de l'architecture parlera de « quartier dissuasif pour la voiture ». En clair : ceux qui y vivent pourront y circuler, mais les accès à la gare côté Belcier seront cantonnés au strict service, et quelqu'un qui ne fait que passer par là « n'aura aucun intérêt à traverser » ce territoire. Ainsi donc, c'est une « ville douce », selon l'expression de la directrice d'Arc en rêve, Francine Fort, qui voisinera avec le symbole même de la vitesse : le TGV en deux heures. Bref une ville lente. Priorité aux piétons, aux vélos, espaces verts, etc.

Parkings en silos

Bernard Reichen a même annoncé un renversement de certaines priorités. « Aujourd'hui, quand un promoteur construit un immeuble, la réglementation lui impose de faire un certain nombre de parkings. Eh bien ici, nous allons au contraire interdire de faire des parkings ! » Pas de panique : Bernard Reichen veut simplement dire que les parkings ne seront pas en sous-sol de chaque immeuble, mais en silos et associés à des services divers. Ce qui traduit une certaine façon de concevoir la ville.

Au niveau des équipements qui existent déjà dans le périmètre des 160 hectares, la gare Saint-Jean va devenir « double face », avec une sortie vers Belcier, et le MIN de Brienne pourra rester en place, mais il devra faire un effort architectural. Reichen n'a pas précisé à quelle vitesse.

(1) Les quatre projets, dont celui du lauréat Reichen et Robert, font l'objet d'une exposition publique dans la galerie d'Arc en rêve, visible jusqu'au dimanche 29 mai.

Le Sud Ouest du 040411
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4 avril 2011 1 04 /04 /avril /2011 04:54

TGV_632.jpgLe secrétaire d’État aux Transports est attendu à Villeneuve-lès-Béziers aujourd’hui.

Le député Elie Aboud reçoit ce matin le secrétaire d’État aux Transports, Thierry Mariani, à Villeneuve-lès-Béziers. Un chapiteau sera dressé pour cette occasion, sur le parking de l’ancien Intersport. Les maires des treize communes de l’Agglo seront présents et lui diront leur désir de voir la gare de la future LGV s’implanter à deux pas de là. Suivra-t-il leurs desiderata ? Le représentant de RFF sera là aussi et les présidents du Département et de la Région ont été invités. En attendant, Thierry Mariani a répondu à nos questions.

Quels sont les enjeux d’une ligne LGV ?

Une ligne à grande vitesse permet de raccourcir de manière considérable les temps de parcours, en particulier entre les grandes agglomérations européennes. C’est une infrastructure essentielle pour l’aménagement du territoire et le développement économique. C’est donc logiquement l’État qui prend les principales décisions stratégiques, même si Réseau Ferré de France est le maître d’ouvrage, c’est-à-dire celui qui pilote au quotidien la conception et la réalisation d’une ligne à grande vitesse.

Les élus de l’Agglo Béziers Méditerranée souhaitent que la future gare de la LGV soit située à Villeneuve-lès-Béziers. Quelle est la position de l’État ?

Nous en sommes encore à un stade peu avancé de cette opération. Nous sortons du débat public. Il faut maintenant que les études soient poursuivies pour comparer les grands scénariis et que cela permette aux collectivités et aux élus de se prononcer. Aucun site n’est arrêté par l’État à ce stade. L’État tranchera in fine.

Le président de Région Christian Bourquin a récemment déclaré qu’il voyait la gare plutôt du côté de Nissan-lez-Ensérune. Comment concilier cette divergence de points de vue ?

Il est normal que chacun prenne position à ce stade du projet. Les études et les échanges doivent nous permettre de prendre en compte les différentes dimensions : économiques ; techniques ; environnementales ; d’aménagement du territoire. Ensuite, le choix pourra être arrêté.

Quel est le calendrier ?

Le débat public, qui a entériné les grands principes, a eu lieu en 2009. Il nous faut maintenant conduire les études pour pouvoir lancer l’enquête publique. C’est un projet de très grande ampleur, qui pose beaucoup de questions. Il nous faut y répondre, expliquer, concerter, trouver des accords. Il est bien naturel qu’un projet de cette ampleur, et qui sera construit pour au moins un siècle, ne se décide pas en une nuit. Notre objectif est d’aller à l’enquête publique, avec un large consensus avec l’ensemble des acteurs, d’ici 2015. Et croyez-moi, 4 ans pour un tel projet, c’est un défi.

 Midi Libre du 030411

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3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 07:36

TGV 570Le 28 Mars, nous avons rencontré les associations de la région poitevine qui ont été confrontées au problème de la LGV.

La réunion a eu lieu à Poitiers avec plusieurs représentants d'associations concernées par la LGV Bordeaux-Tours. Le projet est bien plus avancé sur cette portion et nos interlocuteurs nous ont fait part de toutes les stratégies mises en place pour contrer RFF, mais aussi leurs échecs, parfois leurs déception ou au contraire leur victoire sur différents points.

  

Nous les remercions pour leur accueil et pour le temps qu'ils nous ont consacré en nous faisant partager leur expérience sur le sujet de la LGV. 

Leurs conseils vont nous permettre de gagner du temps et de nous concentrer sur l'essentiel.  Lire la suite

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3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 07:08

TGV_631.jpgSamedi matin, près de 350 personnes, parmi lesquelles des élus, ont défilé dans le quartier du Bas Cenon pour manifester contre le projet d'élargissement des voies ferrées.

Ils répondaient à l'appel de plusieurs collectifs dénonçant l'amplification des nuisances pour les riverains occasionnée par le futur projet.

Le Sud Ouest du 020411

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2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 08:46

La rénovation du réseau ferroviaire en Midi-Pyrénées se poursuit avec les travaux de modernisation des voies de la ligne Portet-Tarascon, prévus au Plan Rail Midi-Pyrénées. Ainsi, du 1er avril au 1er juillet 2011, la ligne Portet-Tarascon sera remise en état pour améliorer le confort et la sécurité des quelques 5160 voyageurs qui transitent chaque jour entre Toulouse et Latour-de-Carol. Durant cette période, la ligne sera fermée à la circulation commerciale :

- du 1er avril au 15 mai, entre Portet Saint-Simon et Latour-de-Carol,

- du 16 mai au 1er juillet, entre Pamiers et Latour-de-Carol.
Un service de remplacement par autocar sera assuré, aux horaires habituels des trains.

A la différence des renouvellements réalisés sur la quasi-totalité des voies de l’étoile ferroviaire de Capdenac, seulement 49 km sur les 87 km de la ligne nécessitent d’être régénérés entre Portet et Tarascon. L’objectif est d’augmenter les performances globales d’une ligne en meilleur état mais non homogène. Ainsi, plus de 85 000 tonnes de ballast, 45 000 traverses béton et 42 km de rail seront nécessaires. Les ouvrages de la voie seront également traités avec la reprise de l’étanchéité du pont de l’Echo à Foix et le confortement du mur de Saint-Paul de Jarrat.
Parallèlement aux travaux du Plan Rail, RFF renouvellera, sur ses fonds propres, la totalité des rails du tunnel de Puymorens (plus haut tunnel de la région Midi-Pyrénées à 1 500 mètres d’altitude) pour un coût de 1,9 M€.
Ces travaux viennent compléter la rénovation de la ligne « transpyrénéenne » de Tarascon à Latour-de-Carol réalisée en 2009 dans le cadre du Plan Rail. Ils permettront d’améliorer le confort des voyageurs et la régularité des trains, de réduire les nuisances sonores pour les riverains, de garantir une plus grande fiabilité des dessertes et à terme de pérenniser l’ensemble de la ligne, de Portet Saint-Simon à Latour-de-Carol.

Exceptionnel par son ampleur technique, le chantier l’est également par les fonds mobilisés. Ainsi, la rénovation de la ligne ferroviaire Portet-Tarascon représente un investissement de plus de 31 M€ financé par Réseau Ferré de France (1/3), le Conseil régional Midi-Pyrénées (1/3), et l’Etat (1/3) dans le cadre du Plan Rail Midi-Pyrénées.
RFF, maître d’ouvrage du Plan Rail Midi-Pyrénées, a confié la maîtrise d’œuvre de cette opération de renouvellement à la SNCF qui apporte son savoir-faire en matière d’ingénierie, d’organisation et de suivi des travaux. Les travaux de voies et d’étanchéités seront réalisés par un groupement d’entreprises dont le mandataire est TSO.

Les nouveaux horaires applicables pendant cette période sont disponibles sous forme d’affiches, d’une brochure dans les gares, sur Internet (www.ter-sncf.com) et par téléphone auprès de Contact TER Midi-Pyrénées (0 891 677 677 – 0,23€/mn)

RFF

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2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 07:49

TGV_630.jpgLe tracé de la LGV coupe les terres de Claude Lagarde en deux. Une catastrophe pour l'agriculteur biologique tombé en dépression. Il demande l'expropriation totale pour repartir de zéro.

Sur la photocopie du cadastre, les terres de Claude Lagarde sont délimitées en noir. Il y a collé les photos de sa maison et de son corps de ferme pour mieux se les représenter. Un trait jaune fluo barre le plan dans la diagonale. Il passe pile en travers de la ferme, où caquettent encore 250 volailles bio. «Qu'est ce que je vais faire d'une exploitation coupée en deux? Pour moi c'est catastrophique. C'est ma vie, c'était mon paradis.»

Le regard bleu de l'agriculteur installé au lieu-dit «Chez-Voyon» à quelques centaines de mètres de Blanzac-Porcheresse, se perd souvent dans le vide. L'effet des antidépresseurs qu'il avale pour tenir le choc depuis un an. Depuis qu'il connaît le tracé définitif de la ligne à grande vitesse (LGV).

Sur ses 28 hectares de terres bio où poussent du blé, de l'épeautre et des féveroles, 10 hectares sont réquisitionnés par le chemin de fer. «Dans le monde paysan, on ne décroche pas ses affaires comme ça. C'est comme si on vous sortait les tripes du ventre.»

Lors de ses premiers contacts avec Réseau ferré de France (RFF), il n'est question que de 8 hectares à amputer. «En Charente, on a décidé de procéder à un aménagement par remembrement. à Blanzac, il est particulièrement ambitieux», reconnaît Armand Thomas, directeur du pôle foncier de RFF pour la LGV.

L'idée est de faire jouer la solidarité entre les agriculteurs pour que chacun ne perde qu'un petit bout de terrain. «Claude Lagarde devait donc récupérer des terres d'un seul tenant dans un autre secteur du village.» Ce à quoi l'exploitant rétorque qu'ils «veulent jouer aux dominos en [lui] donnant plusieurs petites parcelles, c'est n'importe quoi». La colère est à peine contenue. Il ne se rend jamais seul aux réunions avec RFF. Fin février, Chantal Foucault, l'adjointe au maire de Blanzac, l'a aidé à se canaliser. «C'est un drame. Ce qui est difficile, c'est que pour une grosse machine comme RFF, le côté humain n'existe pas.»

Compte bancaire dans le rouge

La tragédie du cultivateur s'infiltre dans sa vie privée. Il a dû louer un appartement pour sa femme, handicapée à 80%, à Angoulême. «Elle ne pouvait plus tenir, elle ne supportait plus le bruit.» Quand les pelleteuses ont commencé à manger les arbres sur sa colline en octobre, le boucan est devenu insupportable. Les allées et venues des archéologues aussi. Tous les jours, il avale du bitume pour lui préparer ses repas.

Il ne sait plus dans quel degré de rouge s'est enlisé son compte en banque. En dix-sept ans, il avait pourtant réussi à rendre ses céréales bio rentables et était même «à l'aise» financièrement.

Dans son salon, la tapisserie s'étiole. La poussière s'accumule. Il ne travaille plus ses champs. C'est un ami qui s'en occupe. Les semis sont faits. La récolte est prévue en juillet. «Je ne sais pas quand les travaux vont commencer, je ne suis plus sûr de rien.» Chaque jour, il s'attend à voir débarquer des techniciens venus sonder la terre, en plein dans ses plantations.

Il y a quelques semaines, la donne a changé. RFF lui a pris 2 hectares de plus pour construire une route qui passera devant le pas de sa porte. Claude Lagarde demande l'expropriation totale et une indemnisation en conséquence pour tout rebâtir ailleurs. «On va regarder ça de façon pragmatique. On attend qu'il nous fasse une proposition de prix pour toute sa propriété», répond Armand Thomas. Un expert, rémunéré par l'agriculteur, devrait se prononcer dans les prochaines semaines.

L'expropriation totale, un fait rare

Une expropriation totale qui reste un cas particulier en Charente et que RFF n'est pas tenu d'accepter, car elle n'est pas inévitable. Mais Claude Lagarde ne s'imagine pas ouvrir ses volets et voir la LGV lancée à pleine puissance sous ses fenêtres. Et il y a le bruit. «Il n'y a pas de distance minimum à respecter entre une habitation et la ligne LGV, c'est le seuil acoustique qui fait foi», explique Armand Thomas. Et dans ce cas-là, il est jugé acceptable.

Depuis quelques jours, l'agriculteur a des vues sur les terres d'une commune voisine. Pour repartir de zéro.

Deux à trois ans perdus

À Courcôme, Bessac, Londigny, Marsac et Blanzac, sept agriculteurs bio sont concernés par le passage de la ligne à grande vitesse (LGV) sur leurs terres. Avec ses 10 hectares amputés, Claude Lagarde est le plus durement touché. Mais la problématique de l'agriculture biologique reste la même pour tous.

Lorsqu'un exploitant récupère des terres qui n'étaient pas exploitées selon des méthodes d'agriculture biologique, il doit attendre deux à trois ans avant qu'elles ne soient purgées de toute pollution chimique. C'est seulement passé ce délai qu'il pourra à nouveau se prévaloir du label vert. «Notre spécificité n'a pas été prise en compte lors des concertations entre la Chambre d'agriculture et Rédeau ferré de France (RFF), déplore Pierre Bousseau, président de la Maison de l'agriculture biologique. Nous demandons une indemnisation supplémentaire.»

Installé à Marsac, Olivier Seguin a été ponctionné de 2 hectares de vignes. Il a déjà commencé à travailler le bout de terre qu'il a récupéré en dédommagement. «Mais je n'ai pas retrouvé les mêmes cépages. Je vais donc perdre en quantité et en qualité de production.» Il craint de ne pouvoir approvisionner certains clients. Ce à quoi Armand Thomas, directeur du pôle foncier de RFF, répond que «le préjudice réel des agriculteurs bio a bien été analysé». «Leur manque à gagner a été pris en compte dès les premières négociations.» Il promet une piqûre de rappel et se réjouit «que les parcelles d'agriculture biologique puissent cohabiter avec la ligne LGV, qui ne pollue pas».

 

La Charente Libre
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2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 07:42

TGV_629-copie-1.jpgLes communes traversées par le trajet de la LGV veulent se défendre plus efficacement face à RFF et au concessionnaire. Elles se regroupent aujourd'hui en coordination. Pour parler d'une même voix.

"On va se battre", disent-ils en coeur. Les maires des communes traversées par la ligne à grande vitesse (LGV) se sentent tout petits face à Réseau ferré de France (RFF) ou Vinci. Alors ils ont décidé de s'unir pour devenir plus forts.

Cet après-midi à Saint-Gervais-les-Trois-Clochers dans la Vienne, les représentants de 187 communes traversées par les LGV Sud-Europe Atlantique et Bretagne Pays-de-Loire vont constituer une coordination des associations qui se sont montées au fil des mois pour faire entendre la voix des municipalités.

La dernière en date, Access16, pour Association des communes centre solidaire de Charente (1), a été portée hier sur les fonts baptismaux à la mairie de Linars. Et les élus sont pour le moins méfiants vis-à-vis de RFF et Cosea, le groupement d'entreprises en charge de la conception et de la construction de la ligne.

«On a jugé bon de se regrouper pour qu'il y ait une homogénéité de traitement sur le tracé», ajoute Michel Germaneau, le maire de Linars. Denis Durocher, le maire de Trois-Palis, justifie: «Pour avoir du poids, on doit se réunir. Ça nous permet aussi d'échanger nos expériences, d'avoir une réflexion commune.»

Michel Germaneau insiste: «On est là pour défendre les problèmes généraux [lire ci-dessous], ceux que nous rencontrons tous.» Ce qui les agace, c'est la nécessité de négocier sans cesse pied à pied. Tout en constatant que les acquis ne le sont pas toujours. «On nous dit oui sur un point et après on se rend compte que ç'a disparu du rapport final, accuse Michel Germaneau. C'est éreintant.» Le bras de fer dure depuis 2001: «Eux, ils ont l'habitude de négocier. Nous, on a appris au fur et à mesure. Mais on ne leur arrive pas à la cheville. On a en face de nous des gens qui sont rompus aux rapports de force.»

Ping-pong RFF-Cosea

Pierre-Denis Coux, le directeur du projet Sud-Europe Atlantique pour RFF, en convient: «On a une procédure technique qui n'est pas très facile à appréhender. Il y a un rouleau compresseur de procédures. Il veut rassurer. On est dans un état d'esprit où la concertation est très importante.» André Becquer, le responsable de la concertation chez Cosea pour une grande partie de la Charente, estime que «l'esprit est constructif» dans les relations qu'il entretient avec les élus.

Jacky Thomas, responsable de la concertation pour RFF en Charente, est aussi très content du déroulement des opérations: «Je n'ai pas de mauvais échos. Il n'y a pas de situation de blocage», plaide-t-il. Pierre-Denis Coux décode la démarche: «On a regardé les demandes commune par commune et on les a intégrées dans le dossier du concessionnaire.» RFF a passé le relais à Cosea, émanation du groupe Vinci, chargé de réaliser le projet.

Justement, le changement d'interlocuteurs perturbe les élus. «On a eu cinq ou six réunions avec RFF. Maintenant, on nous dit de voir avec Cosea. Et à chaque fois, Cosea se retranche derrière RFF», accuse Gilbert Campo, maire d'Asnières-sur-Nouère. André Becquer se défend: «On ne joue pas au chat et à la souris avec RFF. Dans notre cahier des charges, on doit respecter nos engagements au pied de la lettre.» Jacky Thomas préfère mettre l'accent sur ce qu'il reste de marge de manoeuvre, «essentiellement sur le rétablissement des voiries et sur l'accompagnement paysager et acoustique».

Patrimoine dévalorisé

Et de ce côté-là, les élus ont beaucoup à dire. «On a vu des aménagements de voirie supprimés, a noté Gilbert Campo. On nous fait un raccordement, mais d'une façon qui ne nous convient pas du tout.» «On a encore plein de choses à rediscuter, sur les nuisances sonores, les périmètres qui ne sont pas rachetés, ajoute Jean-François Dauré, le maire de La Couronne. Certains riverains ne verront pas le soleil derrière des merlons de 8 mètres de haut.»

Michel Germaneau, lui, sort sa calculette: «On nous supprime toute l'extension ouest de la commune. Dix hectares, c'est 200 maisons. À raison de 2 000 euros d'impôts, ça fait 400 000 euros qui vont nous manquer.» Yves Manguy, qui préside l'association des communes du tronçon nord de la Charente, fait un constat: «Toutes les communes ont un couloir d'un kilomètre qui est gelé depuis dix ans. Ça perturbe tous les autres projets. Et puis notre patrimoine est dévalorisé.»

Jacky Thomas a le sentiment que les élus «ont tous franchi le pas». «Maintenant, ils sont tournés vers les retombées économiques, en terme d'emploi.» Yves Manguy résume le sentiment général: «La LGV, je ne vois pas ce qu'elle va apporter aux petites communes rurales. Nous, le train, il faudra qu'on aille le prendre à Angoulême ou à Poitiers.»

Les élus charentais ne veulent pas, pour autant, se battre contre des moulins à vent: «La LGV, on est bien obligés de l'accepter. Il faut s'y faire», lâche le maire d'Asnières. Michel Germaneau insiste: «Notre objectif, c'est que ça se passe le mieux possible.»

(1) Asnières, Saint-Genis-d'Hiersac, Bignac, Marsac, Linars, Nersac, Fléac, La Couronne, Roullet-Saint-Estèphe, de même que Trois-Palis et Saint-Saturnin, non traversées par la ligne, mais très proches.

Les revendications

Les associations de communes revendiquent toutes peu ou prou la même chose.

Le FST, fonds de solidarité territoriale. Il est fixé à 100 000 € du kilomètre. «Le montant nous paraît convenable», estime Michel Germaneau. Mais pas les modalités d'attribution: il faut en effet monter un projet à faire financer et la commune doit verser 20% du montant. «Ce n'est pas le moment d'augmenter les impôts dans les communes», plaide Yves Manguy.

La redevance pérenne. «Les dégâts sont pérennes, plaide Michel Germaneau. Comme l'allongement d'un trajet routier pour traverser la commune ou le bruit. On estime que cela a un coût.» Alors, les élus aimeraient voir appliquer le principe d'une taxe annuelle. «Comme une autoroute qui paie une redevance», ajoute Yves Manguy.

Certains avancent un montant de 10 000 € par an et par kilomètre de voie. D'autres aimeraient moduler, selon que l'on se trouve en zone urbaine ou rurale. L'incidence sur le prix du billet a été calculée: 26 centimes sur un Bordeaux-Paris. «C'est du domaine de la loi, rétorque Pierre-Denis Coux. C'est un nouvel impôt. Ça doit passer par le Parlement. Si c'est voté, on l'appliquera.»

L'extension du périmètre d'expropriation. Il est de 25 mètres, affirment les élus. Pas assez! Certains plaident pour un périmètre uniforme, d'autres pour que cela soit à la demande. «Il n'y a pas de règle des 25 mètres, rétorque Pierre-Denis Coux. On ne veut pas acheter les maisons à une distance fixe parce que certains ne veulent pas partir. On veut faire du cas par cas.»

 

La Charente Libre
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