La nouvelle manifestation contre le projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples homosexuels, dimanche à Paris, a réédité l’exploit de celle du 13 janvier. Là où les services de l’État attendaient un peu plus de 100 000 personnes, ce sont entre 300 000 et 1,4 million de personnes qui sont venues signifier leur opposition au projet du Gouvernement !
Comme le 13 janvier dernier, il s’agissait d’une foule joyeuse, calme et déterminée, composée de parents, de grands-parents, d’enfants, bref d’une foule qu’on n’a pas l’habitude de voir manifester. Les quelques débordements qui ont eu lieu en fin de journée place de l’Étoile, pour condamnables qu’ils soient, ne doivent pas occulter l’immense succès de cette manifestation populaire.
Les chiffres sont impressionnants, deux manifestations en deux mois à plus d’un million de personnes, une pétition déposée au Conseil économique, social et environnemental (CESE) avec plus de 700 000 signataires : nous sommes bien face à un « fait politique évident » pour reprendre l’expression du président de cette institution.
Il serait trop facile, comme tentent de le faire les responsables de la majorité actuelle, de cantonner ce mouvement à l’expression de quelques franges réactionnaires, homophobes ou d’extrême droite de la société. Non, c’est une part très importante du peuple français, au-delà des clivages religieux et politiques qui s’est exprimée là. Est-il nécessaire de rappeler que seuls 37 % des Français seraient favorables au mariage des couples homosexuels, assorti du droit d’adopter ?
Ce mouvement exprime l’inquiétude des Français face à la remise en cause d’un modèle familial auquel ils sont attachés et l’émergence d’un « droit à l’enfant » qui laisse craindre de sérieuses atteintes à la dignité humaine.
Le Gouvernement et sa majorité ne peuvent balayer d’un revers de main ces inquiétudes et rester sourds, comme le souligne Laurent Wauquiez dans un entretien au Figaro.
J’ai déjà signifié, dans ce blog et en manifestant le 17 novembre dernier à Toulouse, mon opposition à ce projet de loi. Mon opinion n’a pas changé. Je demande donc au Président de la République, en tant que Président de tous les Français, d’entendre les inquiétudes de ces millions de personnes, de s’exprimer enfin publiquement sur cette question et de demander directement au peuple de la trancher, par référendum. Lui qui avait fait campagne pour « ne pas dresser les Français les uns contre les autres », il est temps qu’il joue le rôle d’apaisement que lui confient nos institutions !
Jean Luc MOUDENC
Président du comité départemental
Député de la Haute-Garonne