Dans la nuit de mercredi à jeudi, Réseau ferré de France (RFF) a mis en ligne sur son site Internet www.gpso.fr de nouveaux films d'animation en 3D reprenant les hypothèses de tracé de la ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse. Pour chacune des hypothèses la précision de ce film de synthèse permet d'appréhender les zones de déblais ou remblais, les ouvrages tels que ponts, aqueducs ou tunnels, la plate-forme ferroviaire et les principes de rétablissement des communications tels que RFF les envisage à ce jour.

Rappelons que depuis, lundi dernier (le 9 mai), une troisième phase de consultation auprès du public a été lancée. Consultation qui s'achèvera le 21 mai et qui présente plusieurs hypothèses de tracé parmi lesquelles celle préconisée par RFF. Hypothèses qui sont le fruit des ajustements réalisés suite à la deuxième consultation qui s'est déroulée du 20 décembre 2010 au 8 janvier 2011, aux conclusions des différents groupes de travail mis en place, à celles du comité de pilotage du projet et à celles des différentes réunions organisées avec les élus.

Les résultats de ce deuxième temps de consultation du public sont également en ligne. Sur l'ensemble du fuseau de 1 000 mètres de la LGV Bordeaux-Toulouse, 133 des 147 communes concernées ont accepté de participer à la démarche et en Lot-et-Garonne, les 28 intégrées dans le tracé ainsi qu'Agen ont accueilli la consultation. Sur les 3 296 avis relevés, 44 seulement émanent du Lot-et-Garonne, soit un taux de participation au regard des communes concernées par le tracé sur le département de 0,12 %.

Parmi les avis Lot-et-Garonnais, on retiendra des inquiétudes liées au respect du patrimoine tant naturel que bâti. Sur Xaintrailles par exemple, le public demande à ce que la présence du château et de ruines gallo-romaines soit prise en compte. De même du côté de Montgaillard, on craint que le jardin du Baqué ouvert au public et aux scolaires soit rayé de la carte par un des tracés proposés. À Vianne, on demande à ce que «l'enjeu paysager des coteaux et de la vallée de la Baïse soit pris en compte. Ce paysage serait menacé par les tranchées dans les coteaux et par les remblais ou les ouvrages d'art dans la vallée. Il en va de l'attrait touristique du secteur. »

À Layrac aussi, on souhaiterait « conserver la vue remarquable sur les vallées de la Garonne et du Gers » ainsi que « la vue du vieux bourg depuis l'A 62 », tout en tenant compte de l'enjeu humain et patrimonial lié à la proximité de l'église de Saint-Martin (monument historique classé), du château Lagravade et de nouveaux lotissements derrière le cimetière.

À Boé, le public fait remarquer qu'un double franchissement de la Garonne serait mal venu, tant d'un point de vue esthétique qu'environnemental. Avis que le maire d'Agen, Jean Dionis du Séjour partage et n'hésite pas à rappeler de manière régulière. Le public évoque également, dans cet esprit, la solution « d'un tunnel souterrain sous la colline qui borde la rive gauche de la Garonne. »

À Sainte-Colombe-en-Bruilhois, l'absence de « positionnement » des accès routiers à la future gare LGV ainsi que des aménagements en découlant interrogent. Tandis que certains citoyens de la commune espèrent voir la gare LGV partir en centre-ville d'Agen.

Une gare LGV que Layrac aimerait voir implanter sur ses terres avançant pour argument « la desserte du département du Gers et des populations de l'Est du Tarn-et-Garonne. »

Depuis cette deuxième consultation, les hypothèses du tracé de la ligne Bordeaux-Toulouse ont intégré un fuseau plus affiné de 500 mètres. C'est d'ailleurs celui-ci que l'on peut découvrir en 3D en survolant les habitations. À l'issue de la troisième consultation ponctuée de réunions en préfecture des élus et de RFF (comme c'est le cas aujourd'hui), les différentes hypothèses ne feront plus qu'une.

Une préconisation du tracé définitif qui sera soumise à l'automne prochain à une quatrième consultation. Ce n'est qu'une fois celle-ci terminée et après l'aval du comité de pilotage que le ministre fera éditer le tracé définitif en fin d'année.