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10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 06:49

TGV 150Hier, le comité de pilotage du GPSO a suivi les élus agenais en choisissant le tracé sud sous conditions.

C'est confirmé. Hier soir, le comité de pilotage (Copil) du Grand Projet Sud-Ouest (GPSO) réuni, à Bordeaux autour du préfet de région Patrick Stefanini, a opté pour le tracé LGV Bordeaux-Toulouse H226, sur la portion de l'Agenais. Et de renoncer (du moins pour le moment) au tracé H222 qui enjambait, via deux viaducs, la Garonne sur la commune de Boé, frôlant Boé-bourg et ses habitations.

Les élus de la Communauté d'agglomération d'Agen (CAA) et les élus boétiens avaient vigoureusement protesté contre le tracé H222 initialement privilégié par RFF. Un tracé que Réseau ferré de France (RFF) lui-même dans ses études évoquait comme néfaste d'un point de vue environnemental et humain puisqu'il traversait la Garonne site classé Natura 2000, « entraînait un franchissement des gravières de Layrac et le déménagement de l'entreprise les exploitant » et passait « à proximité de Boé-Bourg induisant une modification du cadre de vie de ses habitants ». RFF le comparait alors avec le tracé Sud (H226) plus favorable d'un point de vue environnemental grâce à la présence d'un tunnel d'environ 2,2 km, sous les coteaux de Gascogne à Moirax, entre la RN21 et l'A62, et à un évitement des gravières par le Sud. »

Layrac « sacrifié »

On peut alors se demander pourquoi le tracé H226 n'a pas été proposé d'entrée. La réponse est une affaire de sous ou plutôt de millions d'euros. Dans son étude comparative, RFF avance les deux factures : coût total de 526 millions d'euros pour la portion H222 et de 647 millions d'euros pour le H226 et ce, quand le coût total de la ligne LGV Bordeaux-Toulouse voit sa facture grimper de mois en mois pour atteindre l'estimation de 7,8 milliards d'euros. Autant dire qu'hier, au Copil, le surcoût financier engendré par l'option Sud a été posé sur la table. En clair, RFF pourra s'y tenir à condition que les collectivités locales s'engagent à mettre la main à la poche. Le préfet va poser la proposition sur le bureau de la ministre de l'Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, et la décision finale dépendra du tour de table financier. Du côté des élus agenais, on s'estime satisfaits mais la prudence règne quant aux cordons de la bourse et la difficulté à les dénouer. Car ici, nul ne souhaite s'engager à augmenter sa participation au financement d'une ligne dont le coût global est déjà contesté.

Reste que si Boé sera épargné par la LGV, Layrac, en revanche va voir sortir le bolide ferroviaire à quelques mètres de son bourg, et de son église classée du XIIe siècle. Inutile de dire que l'association Ouvrons l'Oeil en Layracais est vent debout. Depuis longtemps, elle milite pour un tracé qui éviterait aux habitants du village de voir le train sous leurs fenêtres. Hier soir, l'association parlait d'une « trahison du président de la Communauté d'agglomération d'Agen et du maire layracais et de son conseil municipal qui n'ont pas défendu notre village ». « Layrac est condamnée à la double peine à perpétuité : payer et subir. Nous allons sortir les fourches ! »

Le maire, Pierre Pujol n'entend pas lui non plus rester les bras croisés. « S'il faut j'irai plus haut que la ministre ! »

Le Sud Ouest

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