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27 février 2012 1 27 /02 /février /2012 11:17

presidentielle-009.jpgNicolas Sarkozy, candidat à l’élection présidentielle, était l'invité exceptionnel de la "Matinale". Le chef de l'Etat sortant a d'abord répondu aux questions de Jean-Michel Aphatie et Alain Duhamel. Il a d'entrée de jeu réfuté l'image de "président des riches". Il a promis de faire "des propositions très précises" sur l'usine ArcelorMittal de Florange, menacée de fermeture, estimant que "le haut-fourneau doit pouvoir repartir au deuxième semestre de cette année". Nicolas Sarkozy a indiqué qu'il ferait en avril, lors d'un déplacement à la Réunion, "d'autres propositions" pour favoriser le développement de l'île de l'Océan indien, théâtre de violences urbaines provoquées par la hausse du coût de la vie. Le candidat-président a, par ailleurs, exclu, s'il est réélu, de soumettre à référendum le traité européen de discipline budgétaire en cours d'adoption, jugeant le sujet trop complexe.

 


VIDEO : Nicolas Sarkozy invité exceptionnel de... par rtl-fr

 

Ecouter Jean-Michel Aphatie et Alain Duhamel | 27/02/2012 - 08h06écouterEXCLU - Nicolas Sarkozy, Président de la République et candidat à la Présidentielle : "Je vais faire des propositions très précises sur Florange"

La chronique du 27 février 2012

 

Nicolas Sarkozy répondait aux questions de Jean-Michel Aphatie et Alain Duhamel

Jean-Michel Aphatie : Bonjour, Nicolas Sarkozy.


Nicolas Sarkozy : Bonjour Jean-Michel Aphatie. Bonjour Alain Duhamel.

"J'ai commis des erreurs" avez-vous dit, lors de mon entrée en campagne". Vous n'avez pas précisé lesquelles. Avez-vous trop avantagé les riches au début de votre quinquennat, Nicolas Sarkozy ?

Non.

Voilà, c'est dit. Bouclier fiscal, allègement des droits de succession, C'est le reproche qui vous est fait depuis cinq ans.

Non, d'abord, revenons... Si vous voulez me poser la question, j'y réponds bien volontiers. Je suis candidat, il est normal que je réponde à toutes les questions. On m'a dit, est-ce que vous avez le sentiment d'avoir fait des erreurs ? J'ai dit en cinq ans, oui. C'est sûr. D'ailleurs, j'imagine que vous-même, quand vous regardez les cinq dernières années, ça vous est même arrivé. C'est tout à fait normal. Ce n'est pas une preuve de faiblesse que de reconnaître ses erreurs.

Trop avantager les riches, c'est le reproche qui vous est fait.

Non, c'est pas parce que c'est un reproche qui m'est fait que c'est une réalité. S'agissant de la suppression des droits de succession pour 90% des français, c'était une promesse que j'avais faite au moment de ma campagne de 2007. C'est une promesse que j'ai tenue, parce que je considère, Jean-Michel Aphatie, que comme vous, quand on a travaillé toute sa vie, il n'est pas anormal, alors qu'on a payé des impôts, de laisser à ses enfants en franchise d'impôts, le produit d'une vie de travail. C'est pas quelque chose qu'on a volé ! C'est un engagement que j'ai pris, un engagement que j'ai tenu. S'agissant des grosses successions, des successions les plus importantes, nous avons augmenté la taxation dessus.

On vous fait un faux procès ?

En la matière, sur ça, certainement. Je prends juste un exemple. Lorsque je suis devenu président, les stock-options étaient très peu taxées. La taxation des stock-options a rapporté 1 milliard d'euros depuis 2007. S'il y a des reproches à me faire - il y en a certainement à me faire- ce n'est pas celui-ci. Ça, c'est un procès en sorcellerie, un procès habituel qui permet de masquer l'absence de propositions.

Vous avez promis récemment d'interdire les retraites chapeaux et les golden parachutes. Vous l'aviez déjà promis, le 19 avril 2007, et vous ne l'avez pas fait.

Alors, je vais vous expliquer là-dessus. Certainement, c'est une erreur. Nous avons monté la fiscalité sur les retraites chapeau et sur l'ensemble de ces dispositifs à hauteur de 71%. Et je m'étais dit, en taxant à 71%, ils vont peut-être se calmer. Je parle d'ailleurs. Il faut que les choses soient claires et précises entre nous. Je ne parle pas des retraites-chapeau pour les cadres. Les cadres moyens, ça peut exister dans un certain nombre de secteurs. Je parle des retraites-chapeau qui sont votées pour les principaux dirigeants, notamment les mandataires sociaux. Je me suis dit, à 71% de taxation, ils vont se calmer. Et je m'aperçois que non.

Alors, si vous voulez dire que c'est une erreur, je veux bien le prendre. Et bien, puisqu'ils ne se calment pas, on va les interdire. Parce qu'il y une infime minorité, très petite, mais extrêmement choquante, qui n'a rien compris à la crise, qui ne comprend pas ses responsabilités et la nécessité d'avoir un minimum d'éthique. Mais j'ai été beaucoup plus loin puisque j'ai proposé que, désormais, il y ait un représentant des salariés dans le comité des rémunérations qui fixe les rémunérations disons des dix plus hauts cadres de l'entreprise. Que les rémunérations soient adoptées par l'assemblée générale des actionnaires et que ça ne passe plus dans le secret, que ça soit publié dans les documents qui sont sortis chaque année avec les résultats.

Alain Duhamel : Il y a quelque chose qui apparaît un peu contradictoire. D'un côté, vous vous élevez contre les outrances, les dérives, les abus, les privilèges de certains des patrons, en tout cas, du CAC 40, puis d'un autre côté, on a l'impression que ce sont vos partenaires, vos invités, vos hôtes, vos amis. Finalement, ce sont des partenaires, des adversaires, les deux ?

Je ne comprends pas. Un Président de la République, quand il y a une crise, doit-il discuter avec les banques pour s'assurer que l'économie a du crédit ? Oui ou Non ? Dois-je le faire ou ne dois-je pas le faire, monsieur Duhamel ?

Non, la question qu'on se pose c'est qu'à certains moments, on a l'impression que vous êtes très critique vis-à-vis d'eux, et à d'autres moments que vous êtes très proche d'eux.

Je ne vois pas. Si vous voulez me préciser les choses, n'hésitez pas à le faire !

On vous présente souvent comme l'ami de...

C'est moi qui suis l'ami de monsieur Bergé, propriétaire du "Monde", financier, revendiqué de François Hollande ? C'est moi qui suis l'ami du banquier monsieur Lazard, monsieur Pigasse, richissime, mettant l'ensemble de ses moyens au service de Dominique Strauss-Kahn d'abord, puis de François Hollande ?

Ce n'est pas un reproche, mais la question derrière c'est de savoir s'il y a une contradiction ou pas ?

Non, il n'y a pas de contradictions. Quand on a trente-cinq ans de carrière politique, on connaît un certain nombre de gens. Vous-même, vous les avez invités tous ces gens-là. Je n'imagine pas que vous soyez, parce que vous avez invité quelqu'un, que vous soyez dépendant de lui. J'ajoute, on peut continuer les exemples. Est-ce moi qui travaille dans le groupe de monsieur Bolloré ? Je vous pose une question. Est-ce moi ?

Non. Pourquoi vous nous dîtes ça ?

Parce que personne n'a une émission de télévision dans le groupe de...

... La compagne de François Hollande !

Voilà ! Attendez, pardon ! Excusez-moi, vous m'avez posé une question ! J'y réponds ! Est-ce que le fait de travailler dans le groupe de monsieur Bolloré crée un sentiment de dépendance du candidat socialiste à l'endroit de monsieur Bolloré ? Réponse, non. Je ne lui ferais pas ce procès. Donc, j'aimerais qu'on ne le fasse pas à moi non plus. Voilà. Est-ce que c'est clair ?

Ecoutez, on a posé une question. Vous avez donné une réponse. C'est probablement plus clair maintenant qu'avant qu'on ait posé la question...

Une autre question. A Marseille, vous vous êtes élevé contre les freins aux réformes des corps intermédiaires, c'est-à-dire : les syndicats, les élus locaux, consulaires, etc. Ne sont-ils pas tout simplement dans leur rôle quand ils contestent des réformes.

Oui. Je ne le conteste pas. D'ailleurs, il faut faire la différence entre les uns et les autres. Si vous prenez le syndicalisme agricole, par exemple, j'ai rarement vu un milieu aussi attaché à la compétitivité, à la modernisation que le syndicalisme agricole.

Et le syndicalisme fonctionnaire, par exemple ?

Je ne dirai pas la même chose. Par exemple : prenons l'éducation Nationale. Je ne reproche pas aux syndicats de défendre les gens qu'ils représentent, c'est leur rôle, mais on peut pas dire que ça soit une force absolue tournée vers le changement en marche. Ce n'est faire procès à personne que dire cela. Lorsqu'il a fallu faire la réforme des retraites, j'ai reçu, à d'innombrables reprises, la totalité des responsables confédéraux des centrales syndicales. Pas un seul, vous m'entendez, pas un seul n'était prêt à assumer la réforme des retraites ! Fallait-il, pour autant, que je diffère la réforme parce qu'ils étaient contre. Pas un seul ! Pour tous !

Alors, les plus ouverts me disaient "certes, il faut une réforme mais pas maintenant et pas celle-là", ce qui est la caractéristique, quand il y a de l'immobilisme, c'est jamais maintenant, c'est jamais le bon moment et c'est jamais celle-là ! Pas un seul ! Avec qui vouliez-vous que nous fassions, François Fillon et moi, la discussion ? Pas un seul !

Votre phrase à Marseille c'était à quel point les corps intermédiaires font écran entre le peuple et le gouvernement. Ces corps intermédiaires, syndicats, grands partis, groupes de pression, experts, commentateurs, disiez-vous, ne sont pas représentatifs, chacun à leur place. Ce n'est pas une critique un peu excessive ?

Je dis que quand il y a blocage, il faut en appeler au peuple. J'observe, d'ailleurs, que, quand j'ai fait cette proposition, avant même que d'être candidat, ça a été un tollé d'une grande partie de la classe politique, absolument général. J'étais putschiste, dictateur, c'était pas ce qu'il fallait, j'allais chasser, que sais-je encore, oui les terres de l'extrême-droite, comme si l'extrême droite, comme d'ailleurs l'extrême droite avait ses terres - il faudra m'expliquer où elles se trouvent - et pourquoi on condamne des gens à être prisonniers d'un discours extrémiste. Bref, aujourd'hui, je vois que tous les jours, il y a un candidat qui propose un référendum...

... François Bayrou hier.

Ça ne devait pas être si stupide que cela ! Le référendum c'est le général de Gaulle qui l'a introduit dans nos institutions. D'autres l'avaient fait à d'autres époques, mais c'est le général de Gaulle. Est-ce que vous croyez vraiment que les partis politiques, en 1962, auraient laissé le peuple français élire directement le président de la république s'il n'y avait pas eu le référendum ? Est-ce que vous pensez qu'il y avait une chance que le peuple français ait eu le droit d'élire le président de la république, s'il n'y avait pas eu le référendum ? Une seule.

Donc, le référendum est une arme que vous voulez utiliser, Nicolas Sarkozy, si vous êtes réélu. Un outil.
Ce n'est pas une arme. Un outil !

Le référendum est une méthode qui présente un autre avantage, Jean-Michel Apathie - si vous le permettez - qui consiste à dire à cette France qui souffre du fait de la crise qui est désabusée, qui a tendance comme un cri de colère, à dire non à beaucoup de choses, qu'il ne faut pas moquer, mais qu'il faut faire revenir dans les voies de la république "positive", de lui dire qu'elle aura la parole, qu'elle n'est pas exclue du débat. Et qu'elle peut trancher un certain nombre de sujets au moment où il y a blocage manifeste.

Soumettrez-vous, Nicolas Sarkozy si vous êtes réélu, le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance en Europe, au référendum, pour que les Français disent ce qu'ils en pensent ?

Non.

Il y a des référendums pour certains sujets et pas pour d'autres ?

D'abord, la première caractéristique, on peut parfaitement imaginer un référendum sur l'Europe. La monnaie unique par exemple...

... En 1992...

Pourquoi ? Parce que la question est parfaitement claire. Voulez-vous échanger le franc contre l'euro ? C'est une question claire. S'agissant d'un traité avec 200 articles, ou 250 articles, je ne vois pas la question claire qu'il peut y avoir.

C'est un traité qui limite la souveraineté budgétaire. Donc c'est un traité peut âtre qui doit être considéré comme singulier, important ?

Non, non, non... Je ne suis pas de cet avis, c'est un traité au contraire qui nous rend notre souveraineté budgétaire et je vais vous le démontrer, parce qu'il n'y a pas de souveraineté budgétaire pour un pays qui dépense plus d'argent qu'il n'en gagne pour un pays qui dépend des marchés, parce qu'il est endetté. Or un traité qui inscrit la "règle d'or", qu'est-ce que ça veut dire ? C'est-à-dire que, dorénavant, les gouvernements quels qu'ils soient, gauche, droite, centre ce que vous voulez, n'auront pas le droit, sur la durée d'une législature, de dépenser plus d'argent que nous n'en n'avons. C'est rendre de la souveraineté à la France.

Pas de référendum là-dessus.

C'est rendre de la souveraineté à la France que de dire qu'on ne peut pas ruiner le pays.

Et pas de référendum là-dessus ?

Non !

Sur un sujet qui inquiète et qui pose des problèmes quotidiennement aux Français, qu'est celui du prix de l'essence, qui touche tout le monde, mais en plus en particulier les plus modestes. Est-ce que vous, vous avez des moyens quelconques, concrets, de limiter les dégâts ?

Pour limiter les dégâts oui. Je voudrais d'abord dire que c'est se moquer des Français que de dire qu'on va bloquer les prix. Bloquer les prix de quoi ? Du prix du pétrole qui est fixé par un marché mondial à l'extérieur ? C'est une plaisanterie !

C'est François Hollande qui l'a dit il y a quinze jours.

C'est une plaisanterie, si l'on veut être aimable. Vous imaginez bloquer les prix, d'un pétrole qui est vendu par l'Arabie Saoudite, par un certain nombre de pays producteurs. Vous allez leur dire "je bloque les prix en France !"

Alors qu'est-ce qu'on peut faire ?

Attendez ! Vous l'achetez à l'étranger, c'est mentir de dire ça. Ça n'a aucun sens. Le blocage des prix, peut avoir du sens pour quelque chose qui est en France. Mais quelque chose que vous achetez à l'étranger ! Donc, on peut faire deux choses, me semble-t-il. La première, c'est, encourager, soutenir et développer les voitures qui consomment moins de carburant, parce que la première ressource énergétique dont nous avons besoin, elle s'appelle "économie d'énergie". C'est ce que nous avons mis en place avec le bonus-malus. Nous avons désormais - la France - c'est un de nos atouts, le parc européen de voitures le plus propre, et le moins consommateur d'Europe, grâce au bonus-malus. Vous savez, c'est l'Etat, quand vous achetez une voiture économe : l'Etat vous fait une réduction. Et quand vous achetez une voiture qui consomme beaucoup, l'Etat vous le fait payer. C'est un premier élément.

Deuxième élément, c'est développer l'énergie nucléaire. Quelle drôle d'idée quand même que de dire "le pétrole est cher, je vais bloquer les prix d'un pétrole que j'achète à l'étranger, donc je ne peux pas bloquer les prix". Et je vais fermer 24 réacteurs nucléaires", alors que c'est une énergie qui coûte et qui permet aux Français d'avoir une électricité 30% à 40% moins cher que ce qui se passe chez nos voisins. Donc ce sont les ressources alternatives.

Troisième élément : baisser les taxes.

J'y viens ! Ça veut dire développer le nucléaire, développer les énergies renouvelables, photovoltaïque, hydraulique, éolien, et notamment, l'éolien offshore. Et s'agissant de la baisse des taxes, je rappelle qu'en ce qui nous concerne, nous avons un déficit, que ce déficit doit être comblé. Mais si tel candidat veut baisser les taxes, qu'il demande à ses amis qui dirigent les régions, et qui prélèvent une taxe sur le pétrole, et bien d'alléger cette taxe et de la diminuer. Il n'y a aucun problème.

Liée, d'ailleurs, en partie aux questions d'essence, il y a en ce moment, beaucoup d'échauffourées à l'Ile de la Réunion, à cause du pouvoir d'achat, à cause du chômage, et aussi beaucoup à cause des prix alimentaires et des prix justement de l'essence qui sont très élevés là-bas. Vous avez des solutions pour eux ?

C'est un sujet extrêmement sérieux. L'île de la Réunion, c'est une île - comme son nom l'indique - au coeur de l'Océan Indien - avec un peu moins d'un million d'habitants. Les prix sont plus chers qu'ailleurs, parce qu'il faut tout faire venir. On est sud-est de l'Afrique. On est juste derrière l'Afrique du sud, pour ceux qui ne sauraient pas où se trouve l'île de la Réunion.

Les prix sont en moyenne 12% plus chers qu'en métropole, parce que, naturellement, faire venir l'essentiel. Alors dans ces affaires, fort heureusement, ces dernières nuits ont été plus calme. Je veux rendre hommage au travail du Préfet qui a bien travaillé, et au travail des élus locaux, notamment, le Conseil régional et le Conseil général.

Il y a deux choses. Il y a d'abord un petit nombre, de gens qui se sont comportés comme des casseurs. La loi ne sera pas bafouée, et la justice, comme la gendarmerie et la police ont fait leur travail, en prononçant des peines très sévères, qui ont contribué d'ailleurs à ramener le calme.

Et puis il y a un vrai problème, c'est qu'il y a un taux de chômage endémique extraordinaire. Ecoutez pour les moins de 25 ans, je crois qu'ils sont à près de 60% de taux de chômage. C'est une affaire extrêmement sérieuse, et extrêmement difficile. J'aurais l'occasion d'aller à l'Ile de la Réunion au mois d'avril. Je ferai d'autres propositions, car je ne crois qu'à une seule chose : au développent économique de cette île, au développement économique, un développement économique endogène.

Je prends deux exemples, vous allez parfaitement comprendre. Faire venir des denrées de la Métropole, ça coûte cher parce que c'est loin. Il faut comme nous avons commencé à le faire, développer l'élevage. Il n'est pas normal que la viande consommée là-bas, ne soit pas une viande d'élevage, il y a des pâturages, il y a de l'espace.

L'agriculture doit être diversifiée également. Nous avons créé une zone franche globale d'activités, je ferais au mois d'avril, d'autres propositions pour développer cette île. Je crois à son développement pourquoi ? Parce qu'elle se trouve dans un bassin de 80 millions de francophones, parce qu'à côté il y a Madagascar, il y a l'île Maurice. On peut créer une grande faculté de médecine pour l'ensemble des francophones de la région, on peut créer un marché francophone. J'aurais l'occasion, au mois d'avril, de faire des propositions sur le sujet.

Le groupe ArcelorMittal en Moselle, refuse ou décale du moins, le redémarrage de deux hauts fourneaux. 2.500 emplois pourraient être concernés par ce que les syndicats appellent comme "une disparition programmée du site". Pouvez-vous, allez-vous faire quelque chose, Nicolas Sarkozy ?

Oui. C'est une affaire extrêmement sérieuse, et si vous permettez je vais prendre deux minutes pour y répondre. D'abord, c'est toute la question de la sidérurgie française. La France ne laissera pas tomber son industrie sidérurgique. Je veux qu'on comprenne les choses : nous sommes dans une crise économique mondiale et européenne très forte. Il n'est pas anormal que dans une crise de cette nature, l'acier qui est une matière première essentielle au développement économique, la demande d'acier baisse.

Mais rappelez-vous, il y a quatre ans, dans les mêmes conditions, le prix de l'acier explosait, parce qu'il y avait une croissance. On est donc, là, dans un problème conjoncturel, et non pas dans un problème structurel. On peut dire que les problèmes de l'industrie textile, c'est du structurel. Les problèmes de l'industrie sidérurgique, c'est du conjoncturel. Et je ne laisserai pas faire, pour la sidérurgie, ce qui s'est passé pour la chimie avec la disparition de Pechiney. Nous agirons sur la sidérurgie, comme j'avais eu l'occasion de le faire pour Alstom. Ça, c'est la première remarque.

Gandrange, Florange ?

Sur Florange, c'est le haut-fourneau qui est fermé. D'abord sur Florange, il y a 500 personnes qui travaillent pour le haut-fourneau. L'ensemble des autres activités - je parle notamment de la tôle, de l'acier avec de la plus-value - ça fonctionne bien, c'est compétitif, et ils gagnent de l'argent. Sur Florange, nous avons travaillé avec le Premier ministre encore hier, et j'ai une réunion ce soir avec lui.

Nous voulons quoi ? Premièrement, que le groupe ArcelorMittal fasse des investissements pour que ce haut-fourneau puisse repartir. J'estime qu'il doit pouvoir repartir au deuxième semestre de cette année, compte tenu des prévisions économiques qui sont celles-ci.

Deuxième remarque : nous sommes prêts à investir y compris sur Florange, il y a un projet absolument fantastique, qui pourrait faire de Florange, un site très moderne sidérurgique, c'est le projet Ulcos, dont je parlerai en fin de semaine avec le président de la Commission Européenne : l'Etat dans le cadre du grand emprunt, des investissements d'avenir, est prêt à mettre 150 millions d'euros sur la table. Donc nous avons une discussion franche et directe avec la direction...

... D'ArcelorMittal ?...

Avec Arcelo Mittal et avec monsieur Mittal..

Vous avez eu monsieur Mittal, vous lui avez dit "il faut investir à Florange"...

Je ne l'ai pas eu une fois, je l'ai eu plusieurs fois. Et nous sommes prêts à prendre nos responsabilités. J'aurais l'occasion, dans les prochains jours, de faire des propositions très précises sur le sujet. Je vous demande retenir cela : la France ne laissera pas tomber la sidérurgie.

Vous avez déjà dit à Gandrange : "On ne vous laissera pas tomber". Gandrange a fermé !

Non, ce n'est pas vrai ! Les engagements qui ont été pris à l'époque sur Gandrage ont été scrupuleusement respectés.

Le site a fermé le 31 mars dernier.

Ce qui se passe à Florange, c'est autre chose. C'est une chute de la consommation d'acier, qui est liée à la crise économique que nous connaissons. Et s'il faut que l'Etat investisse par le biais du FSI, nous serons prêts à le faire.

Dernière question d'Alain Duhamel.

Vous avez dit à Marseille, en substance : "Si on aime la France, on refuse les 35 heures". On ne peut pas être patriote et aimer les 35 heures ?

Mais bien sûr qu'on peut être patriote et aimer les 35 heures, ça n'est pas ça que j'ai dit. Si on aime la France forte.

"Je m'attache au texte".

Pas toujours, pas toujours, je vous connais, et je vous écoute. La France forte, celle qui protégera les Français, c'est une France qui doit soutenir, aider le travail. C'est la raison pour laquelle j'ai proposé que l'on baisse les cotisations salariales sur le travail, pour 7 millions de Français, ça fera une augmentation de près de 1.000 euros par an. On ne peut pas dévaloriser le travail. Il n'y pas de solution pour la France dans la réduction du temps de travail, dans la pénalisation du travail, dans le manque de respect et de considération à l'endroit du travail.

Et qu'est-ce qu'il restera, puisqu'il y a aura la suppression de la PPE en échange.

C'est tout à fait simple ! La PPE c'est deux milliards et demi, la proposition que je mets sur la table, c'est 4 milliards. Elle sera financée comment ? 2 milliards et demi par redistribution de la PPE et un milliard et demi par augmentation de la fiscalité sur les revenus financiers. Ca permettra de doubler l'équivalent de la PPE aujourd'hui qui est à 450 euros par ans. Et, deuxièmement, au lieu d'avoir 6 millions de bénéficiaires, il y aura 7 millions de bénéficiaires, qui seront les salariés et qui travaillent, qui travaillent dur, et qui à la fin du mois n'ont rien.

Merci, Nicolas Sarkozy.

RTL

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