Alors qu'une grande partie des collectivités territoriales d'Aquitaine concernées par la réalisation du tronçon de la ligne TGV entre Tours et Bordeaux vient de signer la convention de financement de la future Ligne à grande vitesse Sud-Europe Atlantique (LGV SEA), on apprenait hier par nos confrères du Figaro, que le groupe de BTP et de concessions Vinci révisait son prix et réclamait 60 millions d'euros supplémentaires à Réseau Ferré de France.
"On est en droit
de renégocier"
Un nouveau rebondissement dans ce long feuilleton du financement de la LGV SEA. D'autant que la phase de négociation a duré plus d'un an et n'est pas encore achevée. Dans la Vienne, seuls Grand Poitiers et la Communauté d'agglomération du Pays châtelleraudais ont signé, le conseil général de la Vienne attendant davantage de réponses et de garanties sur les demandes formulées auprès de RFF avant de signer, même si l'accord de principe est acquis. La Région Poitou-Charentes par la voix de sa présidente, Ségolène Royal, a simplement proposé de faire à l'État un prêt remboursable de l'ordre de 102 millions d'euros.
Vinci a été choisi comme concessionnaire en mars 2010 pour construire la ligne, mais le contrat n'est toujours pas signé, alors que la date d'échéance avait été fixée à la fin du mois de février 2011.
Les coûts des matières premières explosent
Les représentants locaux de Vinci, comme le groupe, n'entendent pas s'exprimer sur le sujet. Néanmoins, on fait savoir que, comme dans toute relation contractuelle, il peut y avoir des renégociations. Et il va de soi qu'actuellement, même si on affiche un silence radio, les deux partenaires négocient rudement. Les prévisions des prix ont été faites à un moment donné. Depuis, certains coûts de matières premières explosent, liés à la hausse du prix du pétrole, ou encore du cuivre et d'autres matériaux, qui impactent directement le coût du chantier. « Légalement, comme tout partenaire, on est en droit de renégocier » glisse-t-on dans l'entourage de Vinci.
Principal signataire dans le département, le député-maire Alain Claeys espère que « ce dossier avance à une bonne vitesse et qu'il n'y aura pas de retard. C'est un enjeu pour Poitiers, le département et la région ». La ministre de l'Ecologie et des Transports, Nathalie Kosciusko-Morizet, avait laissé un délai jusqu'au 15 avril pour recueillir les dernières signatures. Nous y sommes.