Le 19 mars dernier, le drame de la tuerie d’Ozar Hatorah a conduit le Maire de Toulouse à armer la police municipale, pour qu’elle puisse travailler en bonne coordination avec la police nationale dans le cadre des mesures de protection prévues au « Plan Vigipirate écarlate ».
Il est une chose que je n’ai pas dite alors - car j’ai observé une retenue politique totale durant toute la rude semaine que nous avons vécue à Toulouse - et que je tiens à exprimer maintenant : si cette décision a pu être prise, c’est parce que j’avais, il y a quelques années, armé et formé pour cela nos policiers communaux.
Sinon, elle aurait été impossible.
A l’époque, les élus de gauche du Conseil municipal m’avaient désapprouvé ; là, on ne les a pas entendus et je m’en réjouis.
Le 26 mars cependant, les policiers municipaux toulousains ont été désarmés, malgré leurs protestations.
C’est là une mauvaise décision, car le temps me semble venu d’avoir dans notre ville une police municipale armée jour et nuit.
A l’époque, j’avais voulu avancer par étape : j’avais décidé l’armement pour la nuit seulement, prévoyant son extension en période diurne plus tard si tout se passait bien.
Nous avons maintenant le recul que procurent plusieurs années : il n’y a eu aucun problème.
Cet armement est opportun en raison des dangers d’aujourd’hui et pour permettre aux policiers de remplir leur mission de protection du domaine public, en renforçant leur autorité et en accentuant la dissuasion qu’ils produisent envers les délinquants.
En effet, en pratique, l’armement agit comme un préventif à hauteur de quasiment 100 %.
La raison fondamentale de l’armement des policiers municipaux réside dans la nécessité de les protéger pour qu’ils remplissent avec plus d’efficacité et de détermination leur mission ; celle-ci n’est en rien changée dans sa nature ou dans son contenu, et il n’est donc pas pertinent de refuser cet armement aux policiers communaux au prétexte qu’ils ne sont pas des policiers nationaux et font un travail différent.
Par les temps actuels, armer la police municipale toulousaine 24 heures sur 24 enverrait un signe d’autorité bienvenu ; refuser cette mesure, comme vient hélas de le faire mon successeur, produit un effet symbolique contraire et négatif vis-à-vis de la délinquance.
Jean-Luc MOUDENC
Maire de Toulouse de 2004 à 2008
Président du Groupe d’Opposition municipale « Toulouse pour Tous »