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12 juillet 2011 2 12 /07 /juillet /2011 07:08

TGV_855.jpgUn article de MAP vante les mérites du nouveau projet pharaonique LGV vers la Bretagne :

"Dans cinq ans, Rennes ne sera qu’à une heure et vingt-six minutes de Paris en TGV, soit trente-sept minutes de moins qu’aujourd’hui. Ce gain de temps est rendu possible par la réalisation de 214 kilomètres de ligne nouvelle, dont 182 kilomètres de ligne à grande vitesse (LGV) entre Connerré (est du Mans) et la ville bretonne. Afin de mener à bien ce chantier pharaonique évalué à 3,4 milliards d’euros, Réseau ferré de France (RFF) a opté pour le contrat de partenariat et retenu le groupe de BTP européen Eiffage pour assurer le financement, la conception, la construction et l’entretien de la future infrastructure pendant une durée de vingt-cinq ans."

Un commentaire sous cet article dénonce les contradictions entre la promotion d'un tel projet et les principes traditionnels de la gauche française.

16 millions € du km ?

3,4 milliards d’€ pour gagner 37 minutes sur papier soit près de 16 millions du kilomètre. Chiffres d’aujourd’hui mais on sait que ce genre de travaux coûte toujours au final bien plus cher. On sait aussi (la Cour des Comptes en 2008, le député Mariton il y a quelques semaines, et le sénateur Louis Nègre il y a quelques jours) que la rentabilité de ces travaux est toujours surestimée. Même la Chine a abandonné l’idée d’un maillage de son territoire par la grande vitesse et se cantonnera à 8 lignes.

Primo parce que la vitesse coûte cher : dans la mesure où la consommation est proportionnelle au carré de la vitesse (RFF a fini par nous l’avouer en réunion), passer de 200 à 350 km/h (rapport de 1 à 1,75) triple la consommation (1 à 3,0625). Ce n’est pas anodin.

A l’heure où on remet en question le nucléaire, ne vaut-il mieux pas privilégier les moyens de transports moins énergivores et améliorer les lignes existantes ?

 

Deuxio, plus un train va vite, plus chers sont les frais de maintenance. On sait également que les frais de péages exigés par RFF augmentent. Au final, le billet est de moins en moins abordable pour le plus grand nombre. C’est pas demain que le train vu de cette manière remplacera la voiture et l’avion !

La Chine réoriente sa politique ferroviaire

Mieux vaut donc prendre exemple sur la Chine qui, sur ce coup là, montre une grande sagesse (le ministre des Transports qui voulait des LGV partout a même été limogé pour faute grave !) et qui va privilégier la modernisation des voies à 200, et la construction dans les zones où il n’y avait rien.

Une gauche à droite ?

La gauche de chez nous n’a de gauche que le nom puisqu’elle n’agit plus du tout pour atténuer les inégalités sociales en favorisant la construction de LGV que la majeure partie d’entre nous ne pourra jamais prendre. De plus, elle encourage les PPP qui enrichit surtout le dernier P, le Privé. Il n’y a qu’à voir le salaire du précédent PDG de Vinci …

98% des déplacements quotidiens sont sur des distances inférieures à 50 km.

Sachant que la majeure partie des déplacements se font localement, une vraie gauche militerait pour améliorer les transports en communs accessibles à tous.

A l’inverse, celle que nous avons supprime des gares, des lignes de bus, contraignant de plus en plus de gens à avoir une, voire deux voitures.

Alain Rousset président socialiste de la Région Aquitaine après avoir épuisé les finances publiques dans le projet Tours Bordeaux déclare ne plus pouvoir financer sa commande de nouveaux TER.

Ces élus de gauche favorisent une tranche marginale de la population, à laquelle ils appartiennent, aisée, la minorité qui doit faire des déplacements plus longs.

Drôle de gauche …

"L'alternative défendue par les opposants, qui est celle de la rénovation des voies existantes pour un investissement raisonnable, devrait être pourtant la solution de sagesse. Malgré cela, des élus de nos collectivités territoriales d'Aquitaine, toutes tendances confondues, à l'exception des Verts, ont voté un projet qui contribuera avec d'autres à nous retrouver prochainement dans la situation de la Grèce. Et ceci alors même que l'intégralité du contrat de concession ne leur a pas été communiquée par les exécutifs. Cette gravissime inconscience est, à vrai dire, significative d'une perte complète du sens de l'intérêt public chez nos politiques." Simon Charbonneau universitaire et militant associatif LGV Tours Bordeaux le temps de la déréliction

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