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26 novembre 2010 5 26 /11 /novembre /2010 06:22

TGV_374.jpgAvant de construire la ligne à grande vitesse, le sol est sondé et fouillé.

Dans quelques années, il sera possible de rejoindre Paris depuis Bordeaux en deux heures et demie. Il suffit, juste, de voir sortir de terre la ligne à grande vitesse (LGV) sud Europe atlantique. En attendant ce jour béni, il faut prendre toutes les précautions afin que ce chantier ne fasse pas disparaître pour un bon bout de temps des vestiges remarquables.

Comme c'est d'usage en la matière, le tracé de 300 km, plus les 40 km de raccordement, a été passé au crible. « Il a été divisé en 49 phases de 60 à 430 hectares chacune. Ces phases ont été sondées et un diagnostic a été établi fin novembre-début décembre 2009 par l'Inrap (1) », explique Jacky Thomas, responsable du pôle territorial à la direction du projet Sud-Europe Atlantique à RFF.

Du temps d'Auguste

L'Inrap préventives a fait part à la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) et à son service archéologique de ses conclusions. Ainsi, ce sondage a révélé la présence de plusieurs enclos quadrangulaires de l'époque augustéenne, c'est-à-dire entre -27 et +14 de notre ère. Il ne restait plus qu'à valider ce diagnostic et à décider de l'opportunité de fouilles sur ce secteur d'environ 2 000 m2.

Un secteur dont on ne donnera pas la localisation exacte sur la commune de Roullet. En effet, les archéologues du dimanche sont à l'affût de la moindre fouille pour passer derrière les scientifiques et dérober tout ce qui peut l'être. « Or, prendre le moindre objet et le sortir de son contexte empêche toute constatation scientifique », précisent les responsables de la Drac. Jérôme Primault, coordinateur de la Drac sur le projet LGV, se heurte, quasiment chaque jour, à ce genre de pillage.

Un site funéraire

Finalement, c'est la société Archéosphère, de Bordeaux, spécialisée en anthropologie funéraire de toutes périodes, qui a remporté l'appel d'offres alors lancé.

Depuis le début de la semaine dernière, Mélody Félix-Sanchez et ses amis d'Archéosphère ont investi ce terrain qui a été débarrassé de sa terre végétale. D'ores et déjà, par une simple observation et compte tenu de la différence de couleur de sol, à certains endroits, les spécialistes ont relevé plusieurs fosses sans pouvoir, pour l'instant, déterminer exactement leur utilité.

Plus loin, ils ont mis en évidence deux enclos augustéens funéraires et plus loin encore un demi-fossé avec un retour. Quelques tessons de céramique et plusieurs clous les confortent dans leur idée.

Aucune découverte majeure n'a, cependant, été réalisée, mais les fouilles ne font que commencer. Elles s'étaleront sur quatre semaines au total.

Un temps nécessaire pour tirer tout ce qu'il est possible d'extraire du sol et de faire toutes les observations scientifiques nécessaires. Le mobilier sera, ensuite, remis à la Drac. « Nous travaillons actuellement à un schéma régional des dépôts archéologiques. Il est question que certains servent à l'étude, indique Jacques Buisson-Catil, conservateur régional archéologie à la Drac.

Si des pièces remarquables sont découvertes, elles pourront éventuellement intégrer les collections du musée d'Angoulême.

(1) Institut national de recherches archéologiques préventives.

Le Sud Ouest du 261110
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