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29 mai 2010 6 29 /05 /mai /2010 10:00

"TGV_149.jpgMidi-Pyrénées. Dix-sept villages sont entrés en rébellion et mènent depuis des mois le combat de la dernière chance pour éviter que le tracé de la future ligne TGV Bordeaux-Toulouse ne massacre maisons, vignoble et monuments historiques.
La petite commune de Pompignan dans le Tarn-et-Garonne est devenue un des symboles de la lutte du collectif Union pour la sauvegarde des villages (USV) : sur son territoire, un château et d'autres monuments classés, un cru célèbre, sont menacés par le tracé D de la ligne, proposé par Réseau ferré de France (RFF), qui pourrait être choisi le 31 mai.
Vue d'avion, la zone de Pompignan, au pied des collines abritant le vignoble de Fronton, est déjà traversée par six lignes parallèles sur une bande d'à peine 5 kilomètres : une autoroute, une route nationale, la voie ferrée de la

ligne Bordeaux-Toulouse, le Canal des deux mers, une ligne à haute tension et la Garonne. S'y ajoutera la ligne à grande vitesse (LGV).
Le président de l'USV, Bruno Lecomte, est clair : il est favorable à la LGV, mais sur un parcours "moins impactant pour les habitants et le patrimoine". Et son collectif a fait une contre-proposition, s'appuyant sur des études techniques, pour un trajet alternatif qui suivrait à peu près l'autoroute.
Cette alternative éviterait, entre autres, à Saint-Jory (Haute-Garonne) la destruction prévue de 35 maisons et la délocalisation d'entreprises, ou à Castelnau-d'Estrétefonds (Haute-Garonne) des gênes pour les céréaliers.
Le tracé D va par ailleurs impacter le patrimoine, comme à Saint-Rustice (Haute-Garonne) les vestiges d'une villa gallo-romaine et une église classée monument historique, les vignes du château Bellevue La Forêt à Fronton (Haute-Garonne), qui exporte 50 % de sa production, et le parc du château de Pompignan (XVIII e ) .
Pour le propriétaire du château, Michel Penavayre, artisan facteur de piano et vice-président de l'association Sauvegarde de Pompignan, le tracé est aberrant.
RFF a prévu de faire passer le TGV dans un tunnel sous son parc, mais "techniquement, ce n'est pas réalisable", explique-t-il : la hauteur de la colline, classée en zone d'éboulement, ne permet pas son percement, et le tunnel traverserait le lit d'un ruisseau torrentiel en période de grosses pluies.
"Une catastrophe" Contre la façade de style néoclassique du château qu'il répare petit à petit pour en faire un lieu artistique – musée du piano, résidence d'artistes – l'artisan a apposé une banderole géante : "Stop ! Vous êtes sur le trajet du TGV".
Le fronton de la mairie est de son côté barré d'un bandeau dénonçant "Pompignan sacrifié ! Disons NON", et celui de l'hôtel de ville de Saint-Rustice d'un "Saint-Rustice sacrifié par le fuseau LGV : NON".
"Pour nous, c'est une catastrophe. Jamais je n'aurais imaginé un tel scénario"
, s'exclame le maire de Pompignan, Alain Belloc, qui verra sa commune d'un millier d'habitants coupée par une voie de communication supplémentaire.
Le collectif USV, selon M. Lecomte, "demande un véritable médiateur qui puisse trancher et une étude indépendante".
Quant à Alexandre Dortet, habitant de Pompignan, il n'oubliera pas que les Bâtiments de France lui ont refusé l'installation de panneaux photovoltaïques sur son toit, trop proche du château, alors qu'ils autoriseraient dans le parc de ce même monument la construction de la ligne LGV" L'Indépendant du 290510

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