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12 février 2011 6 12 /02 /février /2011 07:32

TGV_549.jpgJeudi soir, à Lavardac, se tenait une réunion de l'association Très Grande Vigilance en Albret à l'attention des élus. Même si on n'a pas « œuvré » à guichets fermés, soulignons que les élus se sont déplacés en nombre, curieux d'en savoir plus et enclins à apporter leurs commentaires. Le président de TGV, Charles d'Huyvetter, a livré les conclusions de l'enquête de l'association (et les sources) sur l'aménagement des lignes ferroviaires existantes, « qui permettrait de maintenir et améliorer le service public », précise l'asso. « Si le taux de rentabilité socio-économique est inférieur à 4 %, le projet doit être abandonné d'après la recommandation de l'Etat. En 2005, la rentabilité LGV était de 5,1 %. Fin 2008, avec l'augmentation de 10 % du coût, la rentabilité baisse de 0,4 % par tranche de 10 % (soit -3 %) pour atteindre les 2,1 % », expliquait-on. « A partir des données de RFF, la rentabilité de la ligne réaménagée est meilleure que celle de la LGV », affirmait l'un des membres de l'asso. Les chiffres pour la LGV et surtout la part de financement du conseil général et la CCA pour les tronçons Tours-Bordeaux, Bordeaux-Toulouse, Captieux-Dax et les réactualisations donnent le tournis (1).

Sans langue de bois

Du côté des élus, les discussions furent intéressantes. « Aucun impact sur le département si ce n'est pour Agen et 15 km autour » (d'après un économiste qui a planché sur le sujet), on parla de LGV-projet européen pour relier les capitales Paris, Madrid, Londres, financés par les collectivités et non par l'Etat ; on aborda également la résolution de la problématique du second aéroport de Toulouse en créant la LGV. « On peut analyser chaque ville moyenne desservie par des LGV déjà en fonctionnement (hormis Valence), le bénéfice sur le plan socio-économique est très décevant, vous pouvez interroger les maires », rétorquait Catherine Aime, vice-présidente de TGV, ajoutant qu'il y avait un effet pervers. Le gros souci étant le financement, les membres de TGV précisèrent que même si la LGV avait été décidée à Paris, rien ne dit qu'elle sera réalisée, tant que l'enquête publique n'est pas bouclée (2013). Pour étayer leurs arguments, il fut repris la décision de la région Poitou-Charentes qui refuse de payer. Un conseiller municipal de l'Albret prit la parole : « Sans être un grand économiste, on peut comprendre qu'il n'y aura aucune retombée économique avec la LGV dans notre secteur. En tant que chef d'entreprise, je n'investirai pas dans une machine avec un emprunt sans rentabilité. Aujourd'hui, on est en train de prendre un projet sur 45 ans sans aucune rentabilité. On ne va même pas créer d'emploi. Cet argent pourrait servir à développer les zones d'activités sur Villeneuve ou Nérac alors que les projets vont être abandonnés. On pourrait aménager les routes et lignes ferroviaires existantes pour circuler mieux. On prend en otage un département, son économie. Il n'y a pas d'intérêt logique avec ce projet », concluait-il. Et que dire des lignes THT qui pourraient masquer le paysage ? C'est un autre débat.

(1) www.tgv-albret.fr

La Dépêche du 120211

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