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9 septembre 2011 5 09 /09 /septembre /2011 06:45

TGV_909.jpgLes adhérents du syndicat Jeunes Agriculteurs défendent la surface agricole utile.

Une délégation d'agriculteurs adhérents du syndicat Jeunes Agriculteurs est allée manifester mardi soir devant le Conseil général des Landes. Déversant des souches et des billes de bois de pin devant l'hôtel Planté, ainsi que des poulets et des canards, les JA ont dressé une banderole expliquant « Voilà avec quoi Manolo veut nourrir les Landes », et ont aussi dressé « un pin au déshonneur du président Emmanuelli ». « Nous voulons dénoncer par cette action, explique Nicolas Gemain, secrétaire du syndicat, les propos diffamatoires du président du Conseil général Henri Emmanuelli relatés dans "Sud Ouest" du 2 septembre, qui affirme « voir de plus en plus de maïs » et « compte fermement sur l'administration pour s'opposer à toutes les demandes de défrichement. »

Nous laisserons à leur auteur le qualificatif de diffamatoire, car ces propos ne l'étaient pas. Mais la colère de ces Jeunes Agriculteurs, qui affirment que cette action de mardi soir n'était pas préméditée mais s'est décidée après une réunion syndicale, peut s'expliquer par le fait que la surface agricole landaise se réduit comme peau de chagrin.

Préserver l'installation

« Le foncier agricole se fait de plus en plus rare et cher, s'exclame M. Gemain. Conséquences de l'urbanisation et du développement des infrastructures routières (autoroutes, LGV, centres commerciaux). Et le fait que l'on attaque une fois de plus le maïs nous fait bondir, parce qu'ici, il sert essentiellement à nourrir les poulets et les canards, qui permettent une vraie valorisation de la production. Ce n'est pas avec des souches et des billes de bois que nous pouvons les élever. De plus, nous voulons préserver l'installation de jeunes agriculteurs et défendre nos moyens de production. »

Christophe Barrailh, président de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles), entonne le même couplet, avec des chiffres. « Depuis dix ans, nous avons perdu plus de 4 000 hectares de terre, dit-il, et nous voulons retrouver la même chose. Et contrairement à ce que l'on laisse entendre, la sole du maïs a baissé dans les Landes, passant de 152 000 hectares en 1992 à 127 000 en 2010. Là-dessus, la surface de maïs irrigué a baissé, certes souvent au bénéfice des cultures légumières. Mais au contraire de ce que dit le président, je crois que c'est le binôme agriculteur-sylviculteur qui est garant de l'avenir de l'agriculture landaise. »

Curieusement, le chiffre de 4 000 hectares de terres arables perdus en 10 ans correspond exactement à celui que donne l'administration pour le défrichement de la forêt : avec 400 ha de moyenne annuelle sur 10 ans, dont 440 hectares pour l'année 2010.

La Coordination rurale des Landes réagit, elle aussi, à « ces propos, qui s'opposent au défrichement de parcelles forestières détruites par la tempête Klaus. Contrairement aux idées reçues, le maïs grain ne couvre pas la majorité de la surface, et 1 hectare de culture irrigué consomme moins que 1 hectare de forêt », sont ses arguments.

Le Sud Ouest
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