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10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 07:05

TGV_1154.jpgLes tracés sont confirmés. Hier, les associations d'opposants aux futures LGV Sud ont manifesté à Bordeaux et ont été rejoints par 80 élus basques.

Pas de surprise. Le tracé des futures LGV Sud (Bordeaux-Hendaye et Bordeaux Toulouse) a été confirmé lors du comité de pilotage du grand projet ferroviaire du Sud-Ouest hier à la préfecture de la Gironde (lire également en page 10.)

En Gironde, 150 kilomètres de voies en gros projetées. Au départ de Saint-Médard-d'Eyrans, une ligne commune jusqu'à Captieux puis une ligne propre pour Hendaye droit vers le sud et une voie propre à Toulouse vers l'est (voir infographie ci-contre).

Deux manifestations

Le projet suit donc son chemin mais la contestation aussi. Deux manifestations ont été organisées hier à Bordeaux au moment où se déroulait la réunion du Comité de pilotage (Copil). L'une au pied de la cathédrale Saint-André. L'autre au pied de la préfecture. Les deux manifestations se rejoignant par la suite.

Le premier rassemblement ressemblait fort à celui déjà organisé à Bordeaux. Sous la fameuse arche en plastique gonflée ici ou là et sur laquelle les opposants disent « Non à la LGV » mais « Oui au ferroviaire sur les lignes existantes ». Une cinquantaine de personnes, pas plus mais toujours aussi déterminées. Il s'agissait principalement des membres des associations rattachées à la coordination interdepartementale.

« On dit que nous menons un combat d'arrière-garde, c'est plutôt un combat d'avant-garde. C'est l'avenir des finances publiques que nous protégeons », martèle Philippe Barbedienne, chef de file de la Sepanso.

« Un projet inutile et ruineux », déclare avec tout autant de force Patrick Vaccari au nom de la coordination 47 « En 2006, on nous parlait de 2,9 millions d'euros, en 2008 de 4,3 millions d'euros, aujourd'hui, il est question de 7,8 millions. Tout cela, pour rien ! », dit-il.

Les opposants brandissent les études qu'ils ont menées ou fait mener pour prouver que les voies existantes ne sont aucunement saturées et que ces dernières bien rénovées pourraient permettre aux TGV de rouler à 220 à l'heure. « Une LGV vraiment inutile », soutient Monique de Marco, l'une des rares élues (Vertes) d'Aquitaine présentes aux côtés des manifestants.

Les Basques en force

Dans la seconde manifestation, on comptait essentiellement des élus. Ceints de leur écharpe tricolore, 80 maires ou adjoints des Pyrénées-Atlantiques ont débarqué sur le coup de 15 heures devant la préfecture.

Il ne manquait qu'une banda pour créer l'ambiance. L'atmosphère n'était pas à la fête cependant. Les élus étaient là pour rappeler leur opposition totale au projet de LGV. Pas trop tard ? « Au contraire, c'est le moment d'enfoncer le clou ! », note Paul Larroque, président de la communauté de communes de Nive-Adour « Les assises ferroviaires ont démontré que nous avions raison. De telles dépenses ne peuvent pas être engagées sans des études approfondies. C'est ce que demande le ministre, c'est que nous réclamons aussi. »

« Il faut un moratoire »

En attendant, les élus ont réalisé leurs propres études qui « démontrent que le réseau existant peut largement faire face aux besoins » et ont obtenu fin décembre la mise en place d'un observatoire qui commence à juger de façon neutre et impartiale les capacités des lignes existantes. « Ce qu'il faut, c'est un vrai moratoire ! », lance Alain Iriart, le premier conseiller général basque à avoir combattu le projet. Tout comme une dizaine d'autres élus, ce dernier a été recu par le préfet Stefanini et des représentants de l'administration. Durant plus d'une heure, ils ont expliqué leurs positions, présenté le fruit de leurs études et clairement indiqué qu'ils refusaient de suivre les autorités sur la voie choisie : « En tant qu'élus, nous avons des responsabilités, des devoirs. On ne peut pas cautionner un projet qui mènera tout droit à un gouffre financier. » Surtout en cette période de crise…

Le Sud Ouest

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