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10 septembre 2010 5 10 /09 /septembre /2010 06:17

TGV_250.jpg"Jeunes au poste pour avoir bâti une cabane, pièce en basque controversée et affichage sensible : dans un contexte tendu, la maire aux prises avec des administrés.

Cette fin de période estivale n'aura pas été de tout repos pour madame le maire UMP d'Urrugne, Odile de Coral. Depuis une quinzaine de jours, le dialogue s'est révélé bien compliqué avec une partie de ses administrés et a conduit les uns et les autres à se braquer. Éclairage…

Vive émotion la semaine dernière à Urrugne, lorsqu'Odile de Coral aperçoit à la lisière du parc de son château d'Uturbie, où sa famille tient des chambres d'hôtes, une cabane ornée d'un drapeau basque et de l'inscription « Gaztetxe » (maison des jeunes). Elle demande illico à la police nationale d'intervenir.

Rien de bien méchant, constatent vite les fonctionnaires. Entendus au commissariat, les six « bâtisseurs », âgés de 16 à 18 ans, expliquent qu'ils voulaient « seulement s'amuser ». La cabane est détruite. Affaire classée.

Mea culpa

Mais la réaction d'Odile de Coral interroge. Elle fait son mea culpa et parle d'emblée d'une « méprise ». « Je n'ai aucun souci avec ces jeunes-là. Le contexte sensible a fait que j'ai réagi un peu vite. » La municipalité entretient des relations compliquées avec d'autres jeunes gens, ceux de l'association Huga. Ils demandent sans succès un gaztetxe, depuis presque trois ans. Les deux parties se frictionnent régulièrement.

Comme ce 28 août. Hazia, une association de défense de la culture basque d'Urrugne, s'était vu refuser par la mairie l'autorisation de faire jouer sur la place du village, la pièce en euskara « Iduzkilore ». Elle relate les événements de 1609, lorsque Pierre de Lancre, fit brûler de nombreuses femmes des environs accusées de sorcellerie. Il y est dit qu'il fut soutenu dans sa funeste tâche par le sieur d'Uturbie d'Urrugne… L'ancêtre de la famille de Coral.

Gaztetxe et sorcellerie

« Nous avons fait la demande en juillet. Au dernier moment, explique la présidente d'Hazia, Elori Elizondo, la mairie nous a dit non. Les jeunes du Gaztexte qui organisaient un concert au fronton nous ont laissé la place avant leur manifestation. » « Les jeunes n'avaient pas le droit de donner l'autorisation que nous avons refusée, fulmine la maire. Hazia est passée en force. Et s'il y avait eu un incident ? Qui aurait été responsable ? » Odile de Coral, glisse au passage que la ville « leur donne 3 500 euros » et pourrait « réfléchir à l'avenir de cette aide ».

Elle indique aussi que l'endroit voulu par l'association était déjà occupé, le lendemain. Elle reproche à Hazia de n'avoir pas donné son planning de manifestations en février « comme le font toutes les autres associations ».

« Nous n'avons su qu'en mai que nous ferions venir la pièce », proteste la présidente d'Hazia. « Si une association nous prévient de besoins supplémentaires, nous faisons notre possible. Avec Hazia, qui ne joue jamais le jeu, c'en était assez », rétorque le premier édile.

La revendication de trop

Et la citation de l'ancêtre de Coral comme allié du chasseur de sorcières ? « Rien à voir avec ce refus. D'ailleurs, cette histoire est complètement fausse », se défend-elle. Elori Elizondo insiste au contraire sur le sérieux des recherches qui ont précédé l'écriture de la pièce. À la veille des fêtes, Odile de Coral convoque les jeunes de Huga et les tance pour avoir accueilli la pièce. Elle leur reproche aussi une histoire de panneaux d'affichage qui a semé la confusion : nouvel acte des péripéties estivales.

Ils avaient l'autorisation d'utiliser les panneaux municipaux pour annoncer leur concert. Outre le programme, était inscrit en basque « Herri bat, Gaztetxe bat » (Un village, un gaztexte). Pour Odile de Coral, les revendications étaient proscrites « en ce moment d'union » que sont les fêtes. Or, les agriculteurs de l'association Nivelle-Bidassoa, contre la ligne à grande vitesse, devaient justement poser des affiches revendicatives anti-LGV. Il y a eu quiproquo.

Consensus

« On a entendu dire que la mairie voulait enlever aussi nos affiches », raconte Ttotte Elizondo, de l'association. Aux dires de certains Urrunars, il s'en est fallu de peu pour que les agriculteurs bloquent les fêtes avec leurs tracteurs. Les choses se sont apaisées après mise au point. « Moi aussi je suis contre la LGV et j'étais d'accord pour cet affichage-là », réaffirme Odile de Coral. Tiens, voilà un sujet sur lequel tout le monde semble s'accorder… " Le Sud Ouest du 100910

 

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