Aucun scrutin n’est à l’ordre jour en 2013 pour la première année depuis 10 ans. Mais c’est tout comme, le calendrier électoral de ces deux prochaines années obligeant chaque parti politique a jeter d’ores et déjà les fondations de leurs futurs échafaudages électoraux.
A cette heure, les chantier le plus entamé est celui des élections municipales, scrutin phare et réclamant une plus longue préparation que les européennes et sénatoriales qui seront les deux autres rendez-vous électoraux de l’année 2014.
Vers une probable liste unique UMP/UDI
A Toulouse, le centre et la droite ont ouvert depuis plusieurs mois un vif débat sur les questions de stratégie et de leadership pour leur camp, ouvrant ainsi la période de pré-campagne électorale.
Faut-il une liste unique ? Centre et droite doivent-ils plutôt s’aligner séparément au premier tour ? Ce débat paraît trouver une issue, la majorité penchant désormais pour le principe d’une liste unique telle que défendue par le président de l’UMP 31 Jean-Luc Moudenc ou encore le sénateur-maire radical de Revel, Alain Chatillon, venu convaincre les plus récalcitrants lors d’une réunion interne à l’UDI, mi-décembre.
Ce principe de liste unique serait également défendu par le patron de l’UDI Jean-Louis Borloo: «Lors de nos déjeuners à Paris, il m’a toujours parlé de coopération entre nos deux forces», assure Jean-Luc Moudenc qui a prévenu que sa liste ne fusionnerait pas avec une autre dans l’entre-deux des municipales.
On est beaucoup moins d’accord sur celle ou celui qui pilotera cette liste unique. Déclaré dès le lendemain de sa défaite en 2008, Jean-Luc Moudenc n’a jamais fait mystère de son intention d’être tête de liste. S’il a pu être contesté, il estime aujourd’hui que sa victoire aux législatives le 18 juin dernier, a définitivement fixé le leadership de la droite toulousaine.
Autres prétendants: René Bouscatel qui n’a pas reçu l’adoubement qu’il était aller chercher chez Borloo; l’eurodéputée Christine de Veyrac, passée de l’UMP à l’UDI et très active sur le terrain depuis les élections cantonales de 2011 «sans que l’on sache si elle oeuvre pour gagner le Capitole, en priver simplement Moudenc, ou faire monter les enchères pour les Européennes», observe un cadre de l’UMP.
L’idée d’une primaire départageant les intéressés a été évoquée à plusieurs reprises y compris par Jean-Luc Moudenc bien que celui-ci défende «que le législatives tiennent lieu de primaires !» Pour Christian Raynal, élu UMP de Toulouse et fin connaisseur de la base militante du centre et de la droite «Jean-Luc Moudenc en sortirait très majoritairement vainqueur».
Une gauche unie ?
Les croches-pattes familiaux pratiqués sur Jean-Luc Moudenc amusent en tout cas bien une gauche qui – ce n’est plus «off» – n’a pas fait beaucoup d’effort pour contrer sa remise en selle lors des législatives.
«Moudenc on le connaît à la différence d’un parachuté éventuel. Il nous sera plus facile de le contenir», lâche un socialiste toulousain calculateur.
Et ce calculateur apprécie d’autant plus les contestations de Christine de Veyrac qu’un contexte national difficile attend le PS et que l’union de la gauche toulousaine, réalisée en 2008, n’est pas forcément acquis pour 2014.
«C’est en tout cas le voeu de Pierre Cohen», confiait l’adjoint au maire François Briançon il y a quinze jours dans nos colonnes.
A ce jour, les relations sont assez tendues entre le Capitole et Jean-Michel Baylet (PRG), depuis que le groupe La Dépêche n’a pas remporté l’appel d’offres lié à la gestion du futur Parc des expos. Il n’en reste pas moins qu’un accord électoral sur la base de cinq élus pourrait satisfaire ce viel et fidèle allié que le PRG a toujours été pour le PS.
Du côté des écologistes, Régis Godec et ses camarades viennent de voter le budget 2013 et ils paraissent d’autant moins disposé à faire cavalier seul que son charismatique leader Gérard Onesta n’a pas envie de monter sur le cheval et que François Simon, autre leader possible, avait signé un papier à Pierre Cohen avant les législatives signifiant qu’il resterait à l’écurie en 2014…
Quid du Front de gauche ? Si le leader communiste Pierre Lacaze veut prendre le temps du débat, son camarade élu municipal Jean-Christophe Sellin (Parti de gauche) et Myriam Martin (Gauche anticapitaliste) évoquent déjà la perspective d’une liste alternative au PS. «Historiquement, Toulouse a toujours connu une force alternative, représentant moins de 10% de l’électorat», commente François Briançon.
FN: objectif triangulaire
Si le PS ne surveille son aile gauche que d’un oeil, la droite regarde déjà bien fixement son aile très à droite depuis que Serge Laroze, responsable départemental du FN, a annoncé dans nos colonnes son intention de constituer une liste. «Nous serons, en 2014, la troisième force de Toulouse», prévient-il certain de pouvoir provoque une triangulaire.
La Voix du Midi