L'UMP a officiellement investi Jean-Luc Moudenc comme son candidat aux municipales de 2014 à Toulouse pour reprendre au socialiste Pierre Cohen la mairie qu'il a perdue en 2008, a indiqué le parti.
Toulouse, quatrième ville de France, est la plus grande agglomération française où l'UMP ait déjà accordé son investiture officielle, dit-on au siège.
La tâche de l'UMP a été grandement facilitée par le fait que le choix de M.
Moudenc ne laissait guère de place au doute pour reconquérir une ville que le président du parti, Jean-François Copé, juge "prioritaire et gagnable", selon le porte-parole de l'UMP en Haute-Garonne, Pierre Esplugas.
Au cours de sa deuxième réunion d'investiture dans les villes de plus de 30.000 habitants, la commission nationale de l'UMP, coprésidée par MM. Copé et François Fillon, a désigné mardi soir à l'unanimité M. Moudenc comme son candidat. "Ca a été vite plié", a dit M. Esplugas après en avoir discuté avec M. Copé.
M. Moudenc, Toulousain de 52 ans qui fut un proche collaborateur de Dominique Baudis et Philippe Douste-Blazy et qui se réclame de la tendance centriste et humaniste de l'UMP, a été maire de la ville de 2004 à 2008.
Si le parachutage d'une personnalité nationale de droite pour gagner la mairie a été un temps évoqué, M. Moudenc s'est imposé comme prétendant quasiment incontournable avec les législatives de 2012. Il a profité des divisions de la gauche pour l'emporter dans l'ancienne circonscription (certes redécoupée) du maire socialiste, qui ne se représentait pas. Il est devenu le seul député UMP du département, au côté de neuf socialistes.
Auparavant, M. Moudenc, qui dit en plaisantant être candidat à la mairie depuis sa défaite en 2008, avait pris soin de créer les conditions les plus favorables à ses desseins en arrachant en décembre 2010 à la députée européenne Christine de Veyrac la direction de la fédération départementale UMP, au prix d'une foire d'empoigne aggravée par des accusations de fraude et de piratage informatique.
Entré en politique au Centre des démocrates sociaux (CDS, composante de l'UDF), M. Moudenc fut un proche collaborateur de Dominique Baudis au conseil régional ou à l'Assemblée nationale, de Philippe Douste-Blazy à la mairie de Lourdes (Hautes-Pyrénées), et des deux à la mairie de Toulouse. Il a succédé à M. Douste-Blazy à la mairie en 2004 quand ce dernier a été nommé au gouvernement.
M. Moudenc n'est pas seul cependant à revendiquer le capital centriste. Son adversaire Christine de Veyrac est, elle aussi, candidate déclarée, au nom de l'UDI à présent. Le président de l'UDI, Jean-Louis Borloo, a également qualifié Toulouse d'objectif prioritaire.
Depuis les années 1970 et jusqu'en 2008, la ville, malgré sa sensibilité de gauche, a été administrée au centre droit par des personnalités comme Pierre Baudis puis son fils Dominique, ou Philippe Douste-Blazy. Mais le camp de Mme de Veyrac assure que l'inclinaison de Toulouse à gauche s'est encore renforcée et qu'un candidat UMP ne peut gagner aujourd'hui. Toulouse a voté à 62,5% pour François Hollande à la présidentielle en 2012.
Selon le porte-parole de l'UMP départementale, l'investiture de M. Moudenc est "ferme et ne sera pas remise en cause" par les discussions nationales que pourront avoir l'UMP et l'UDI. "Une chose est sûre: elle (Mme de Veyrac) ne sera pas tête de liste soutenue par l'UMP", a-t-il dit.
Le Parisien