Elle apparaît en majesté mousquetaire au service de la reine politique, alerte un pour tous, tous pour une seule liste aux municipales 2014. Laurence Arribagé, secrétaire générale de l’UMP 31, est prête à réattaquer sabre au clair, surtout après une victoire à l’énergie promise défaite inexorable aux dernières législatives, en suppléante tout-terrain de Jean-Luc Moudenc. On la sent capable de chausser les rangers de la bagarreuse dans les règles de l’art, d’abandonner son glamour d’évidence car elle sait que cela ne suffit pas, ou plus pour certaines, pour faire pencher dans son camp la balance des votes. La jeune dame brune sait qu’il lui faudra souffler le chaud et l’effroi pour que la droite s’écrive à nouveau en lettres Capitole. Et que pour ne pas se contenter des braises et retrouver le feu sacré, les conditions capitales sont à suivre à la lettre: « Une équipe unie autour de Jean-Luc Moudenc, avec beaucoup de personnes issues de la société civile immergées dans les problèmes de la cité, une liste renouvelée avec un projet municipal pour les Toulousains à l’écoute des préoccupations des Toulousains. » Autrement dit, avec plus de pertinence, une liste en charge de ne plus faire accepter la ménopause des dogmes à une ville épuisée et en quête de renaissance.
Vous voilà aujourd’hui à 40 ans passés un des personnages centraux de la vie politique toulousaine et au-delà même, comment êtes-vous entrée dans ce monde?
Mon grand-père était passionné de politique, et gamine, je ne cessais de poser des questions sur ce sujet, sans vraiment en connaître toutes les subtilités. Mais le débat politique et le spectacle politique me séduisaient. Les émissions comme « L’heure de vérité » étaient des rendez-vous. J’aimais la contradiction, et j’aimais aussi écouter Raymond Barre.
Après Sciences-Po, vous faites un stage avec quelqu’un qui vous conduira vers la vraie vie politique, n’est-ce pas?
C’est vrai, je l’ai réalisé à Bercy au ministère de l’Economie et des Finances avec un ministre nommé Nicolas Sarkozy. Je débutais à 6 heures du matin. C’est vrai que cela m’a mis le pied à l’étrier sans pour autant que je m’engage alors en politique. J’ai ensuite toujours travaillé avec les collectivités locales, au service presse du Conseil Régional sous Marc Censi, puis avec Jean-Louis Chauzy. Pendant ces missions, je m’imprégnais de politique.
Vous épousez vraiment la cause politique avec Jean-Luc Moudenc.
Tout à fait, quand mon époux Dominique rentre de Rennes pour revenir au TFC, en 2004-2005, j’ai le désir de rencontrer Jean-Luc Moudenc et je me dis que ce serait bien de participer à la campagne municipale de 2008. Ce fut une belle aventure, un plaisir, même si on connaît le résultat final. Ensuite, je rentre à L’UMP pour accompagner Christine de Veyrac pour les Européennes. Et là, je commence peu à peu à jouer mon rôle de simple militant. En 2010, Brigitte Barèges décide de mettre un coup de jeune pour les régionales et me nomme n°3 sur sa liste. Et depuis un an et demi, je suis secrétaire générale de l’UMP 31, nommée par Jean-François Copé. Pour moi, le plus beau aujourd’hui demeure les dernières législatives de 2012. Je suis suppléante de Jean-Luc Moudenc. On se bat sur un terrain où François Hollande avait fait 3500 voix de plus que Nicolas Sarkozy. On nous annonce battus, et après une campagne de terrain de tous les moments, on inverse la tendance.
Optimiste alors pour les municipales de 2014, et ce, malgré un dernier sondage défavorable?
Partons du postulat que depuis un an, ici à Toulouse, la gauche a 14 points d’avance, qu’il y a une sociologie de gauche ici. Mais, n’en restons pas sur ce constat. Attendez que les gens voient leur feuille d’impôt, se rendent compte de l’état de la ville, et attendez que nous rentrions en campagne, et on verra alors comment les choses évolueront.
« JEAN-LUC, C’EST JEAN-LUC MOUDENC EN UNE SEULE ENTITE FORTE »
Vous défendez Jean-Luc Moudenc, tête de liste d’une liste unique. Il plaide contre lui son manque de charisme. Votre sentiment?
Jean-Luc qui manque d’une forme d’autorité, c’était il y a longtemps. Moi, j’ai vu un homme inverser une tendance, convaincre la population. Jean-Luc Moudenc, je le connais, il est bien plus punchy qu’il ne paraît. Ses discours sont plus courts, plus pertinents, plus réceptifs. Jean-Luc, ce n’est pas seulement un homme de dossiers, c’est un leader qui dit ce qu’il fait et qui fait ce qu’il dit. Jean-Luc, ce n’est plus une part de Dominique Baudis, une part de Philippe Douste-Blazy, c’est Jean-Luc Moudenc en une seule entité forte. Il est bien plus killer qu’il n’était, tout en étant d’une grande tolérance.
Vous défendez la liste unique avec quel mode de choix?
S’il n’y a pas de liste unique au premier tour, il n’y aura pas de fusion au second, et alors la gauche gardera la mairie. Au sein de l’UMP, en tant que secrétaire, je dois désigner les candidats. Nous allons opter pour un processus démocratique, ce sont les adhérents de l’UMP qui désigneront les candidats. La tête de liste, à savoir Jean-Luc Moudenc, doit être officialisée en avril-mai, et toute la liste avant l’été, afin de rentrer en septembre en campagne.
Quels seront les axes forts de cette campagne, après l’analyse de la politique actuelle?
Le projet n’est pas encoré défini, mais la sécurité sera un des axes forts. En parler, cela ne veut pas dire le tout sécuritaire, mais ne pas en parler, ce sera faire le jeu du FN, car Toulouse est aujourd’hui une ville insécure. L’urbanisme et les transports seront aussi des points forts.
« QUE LA MUNICIPALITE ACTUELLE SORTE DE SA TOUR D’IVOIRE »
Sur quels points critiquez-vous justement la municipalité actuelle?
Tout d’abord qu’elle sorte de sa tour d’ivoire. Quand j’entends le maire qui parle de ville propre, elle n’a jamais été aussi sale. Cette municipalité est la reine des chantiers avec des effets de communication, mais sans résultat. Quand je vois les grands panneaux « la ville avance à pas de géants », c’est juste mentir et se moquer du monde. En tant que citoyenne, je me sens vraiment moins bien qu’avant dans ma ville, et je ne suis pas la seule, même des gens qui votent à gauche ne cessent de le dire.
Pour reconquérir le Capitole en 2014, quelle est alors la recette?
Se rassembler derrière Jean-Luc Moudenc avec une liste unie et renouvelée, avec des gens de la société civile immergées dans les vrais problèmes de la cité et établir un projet municipal cohérent pour les Toulousains à l’écoute des préoccupations des Toulousains.
Propos recueillis par Laurent Conreur