Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, a salué une décision «cohérente, responsable et courageuse». Il souhaite donner de la place aux idées de Jean-Louis Borloo dans le projet UMP.
«Les temps sont suffisamment troublés pour ne pas ajouter de la confusion à la confusion.» Jean-Louis Borloo, président du Parti radical et leader de l'Alliance des centres, a annoncé dimanche au JT de 20 Heures de TF1, qu'il renonçait à être candidat à l'élection présidentielle.
Une décision qui suscite le soulagement à l'UMP et la déception des amis politiques de l'intéressé.
> L'UMP APPLAUDIT
- Bruno Le Maire, le ministre de l’Agriculture, salue une décision «cohérente, responsable et courageuse», sur Europe 1, «Il faut faire de la place à toutes les idées, toutes les sensibilités. Je suis responsable du projet (UMP pour 2012), et je compte bien faire une place aux idées de Jean-Louis Borloo dans ce projet. Je compte l’appeler dès cette semaine», assure Bruno Le Maire.
- Frédéric Lefebvre, secrétaire d'Etat au Commerce, estime sage la décision de Jean-Louis Borloo, sur Europe 1. C'est «une décision qu’il a mûrement réfléchie, responsable au regard de la situation économique et financière», ajoutant qu'il ne «ferait pas partie du concert qui instrumentalise la décision de Jean-Louis Borloo».
- Nadine Morano, déléguée générale de l'UMP, s'est «réjouie» dimanche «de voir que (sa) famille politique, avec toutes ses sensibilités, (allait) maintenant se mettre en ordre de bataille pour gagner la présidentielle derrière» Nicolas Sarkozy. Elle affirme que Jean-Louis Borloo «doit prendre sa place pleine et entière avec ses contributions personnelles pour enrichir notre projet présidentiel et législatif», mais exprime toutefois «le regret qu'il n'ait pas annoncé sa décision avant les élections sénatoriales, ce qui aurait été un message d'unité porteur».
- Christian Estrosi, député-maire UMP de Nice, évoque «un ami responsable et intelligent qui doit retrouver toute sa place dans la majorité. J'ai toujours respecté JL Borloo. Ceux qui dans ma famille politique lui ont jeté la pierre doivent le regretter aujourd'hui». (compte twitter officiel)
- Marc-Philippe Daubresse, secrétaire général adjoint de l'UMP «salue le sens de la responsabilite de Jean-Louis Borloo (...) Il appelle ses amis de l'UMP à prendre en compte le projet modéré et humaniste élaboré au cours de ces derniers mois par Jean-Louis Borloo avec ses amis centristes. Dans un monde agité par de multiples tempêtes, la majorite présidentielle a besoin de toutes ses forces vives pour gagner autour de Nicolas Sarkozy (...). Elle a notamment besoin de retrouver l'expression d'une droite modérée, sociale et écologiste. Dans ce contexte, on aurait tort de se priver du talent de Jean-Louis Borloo» (déclaration à l'AFP)
> «UN CADEAU POUR SARKOZY» SELON LA GAUCHE
- François Hollande, candidat à la primaire PS, souligne sur France Info que la décision de Jean-Louis Borloo montre que «la candidature unique de la droite est aujourd'hui plutôt en marche, ce qui doit faire réfléchir la gauche». Comme on lui demandait si la décision du président du Parti radical était «un beau cadeau pour Nicolas Sarkozy», il a répondu: «on peut le regarder effectivement ainsi». «Peut-être y a-t-il eu des pressions politiques venues de l'Elysée», a-t-il suggéré.
- Pierre Moscovici, coordinateur de la campagne de François Hollande à la primaire, «imagine le désarroi des Radicaux qui ont fait semblant de ne plus être de droite, certains l'ont même cru.» (sur twitter)
> LA DÉCEPTION DES PROCHES DE BORLOO
- Rama Yade : «Jean-Louis Borloo fait le sacrifice de sa candidature pour la majorité, il lui donne une ultime chance de se refaire. Aujourd'hui, l'UMP ne peut plus accuser les autres de ses difficultés et doit prendre en compte notre sensibilité progressiste». Se disant «triste» mais «compréhensive», elle estime que «sur le fond rien ne change» et que «le combat continue pour l'émergence d'une force progressiste, qui porte un projet différent de celui de l'UMP». «Le Parti radical s'était prononcé en avril lors d'un congrès pour une candidature à la présidentielle. Je souhaite qu'un nouveau congrès soit convoqué rapidement pour savoir qui le parti soutient à l'élection présidentielle», ajoute-t-elle. Interrogée pour savoir si désormais, une éventuelle candidature du président du Nouveau centre, Hervé Morin, se trouvait renforcée, elle a répondu: «Je ne sais pas, je ne vois pas en quoi c'est une conséquence».
- Jean-Christophe Lagarde, président exécutif du Nouveau centre, proche de Borloo : «Comme des dizaines de milliers de militants et des millions de Français, je suis profondément triste et déçu ce soir parce qu'un Français sur cinq sera privé de choix crédible lors de l'élection présidentielle. Mais, le renoncement d'un homme ne fait pas la mort d'une idée, d'un combat ni de valeurs. Si les Français n'ont pas ce choix à la présidentielle, nous allons nous organiser pour qu'ils l'aient aux législatives et que de 2012 à 2017, quelles que soient les circonstances, leurs voix soient entendues.»
> MORIN PLUS QUE JAMAIS DÉTERMINÉ
- Hervé de Charette, cofondateur de l'Alliance des centres : «C'est une décision qui déçoit ses amis. Mais, en même temps, c'est une décision responsable car il est vrai que la situation politique de la France ne permettait pas que la voix du centre soit entendue dans des conditions conformes à l'intérêt de la majorité.»
- Hervé Morin : «Je viens d'apprendre que Jean-Louis Borloo ne serait pas candidat, ma détermination n'a jamais été aussi forte», écrit le président du Nouveau centre, sur son compte Twitter.
- Jean-Marie Cavada et Philippe Vigier, porte-parole du Nouveau Centre (NC) : «Il est indispensable de poursuivre et d'amplifier le rassemblement de tous les centristes autour d'un projet politique porteur d'une vision nouvelle de la société pour sortir la France et l'Europe de leurs difficultés actuelles. Le NC se prononcera dans les prochaines semaines, à l'occasion d'un Congrès extraordinaire, sur sa stratégie et le choix de son candidat pour la présidentielle.»
- Laurent Hénart, secrétaire général du Parti Radical (PR), a annoncé dimanche soir qu'un congrès du PR aurait lieu «début 2012» pour se «prononcer» en vue de l'élection présidentielle, après le renoncement de Jean-Louis Borloo à participer au scrutin. «Je comprends aussi cette décision face à une montée du populisme et de l'extrémisme. Pour autant, une nouvelle force politique plus humaniste et plus progressiste doit se construire et permettre d'équilibrer la vie politique française et la majorité», poursuit le numéro 2 du Parti Radical, qui se dit «déçu».
- Jean-Pierre Grand, président de République solidaire : «Le choix de Jean-Louis Borloo est logique dans la mesure où il a participé à quasiment tous les gouvernements de Nicolas Sarkozy. Le courant politique qu'il représente, républicain, social, humaniste, se retrouvera tout naturellement aux côtés de Dominique de Villepin» (communiqué)
- Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République et candidat à la présidentielle: «Les fausses alternatives vont s'évanouir. En 2012, je porterai un projet radicalement différent.» (compte twitter officiel)
- Jean Leonetti, ministre des Affaires européennes, membre du Parti radical de Jean-Louis Borloo, «prend acte de (sa) décision de ne pas être candidat à la présidence de la République» et «juge cette attitude responsable compte tenu de la situation à laquelle notre pays est confrontée. Ce contexte exige l'union la plus totale et le plus vaste rassemblement possible pour défendre l'intérêt général et nos valeurs communes (...) Il est plus que jamais nécessaire que l'UMP fasse entendre toute sa diversité et que la sensibilité humaniste et républicaine sociale s'exprime clairement au sein de l'UMP». (communiqué)
- François Sauvadet, ministre de la Fonction publique, membre du Nouveau centre: «Jean-Louis a fait preuve d'un très grand esprit de responsabilité en plaçant l'intérêt de la France devant ses propres ambitions. Je tenais à saluer son courage et lui dire que je compte sur lui, sa très grande expérience et sa vision de la société française nous seront très utiles dans le débat présidentiel.» (communiqué)
- Christine Boutin, candidate à la présidentielle du Parti chrétien-démocrate (PCD): «Jean-Louis Borloo ne sera pas candidat, comme je l'avais prévu. Il a dit que la crise conduira à des coalitions. Je pense au contraire qu'elle appelle à un changement de paradigme et au courage. C'est pourquoi je continuerai sans relâche à proposer un big-bang fondé sur des racines chrétiennes.» (sur son profil Facebook)
Le Parisien