Mise en 2X3 voies de la rocade ouest, début des travaux de la LGV à Ambarès... Le point sur 2012, l'année des chantiers de grande ampleur. Bordeaux Tout va pour le mieux. L'ouvrage pourrait être ouvert à la circulation fin décembre.
La commune d'Ambarès entre dans l'ère de la LGV. Entre la rue Canteranne, l'avenue de la Libération (départementale 1010) et la rue du Chêne-vert commence à sortir de terre la seule et unique base chantier « Génie Civil » qui sera créée en Gironde.
Ces installations serviront de base de travail et de bureaux pour le personnel de Cosea, le constructeur, et Lisea, le concessionnaire, qui interviendra entre Ambarès et la limite nord du département. Entre 150 et 200 personnes au total.
Opération bouchon ferroviaire
Il suffit de se rendre à Cenon, entre l'ex gare de la Benauge et l'avenue Jean-Jaurès, à l'est des voies ferrées, pour le constater. La deuxième tranche de l'opération « bouchon ferroviaire » a bel et bien débuté. Plusieurs maisons ont été démolies, le bord des voies ferrées a été dégagé et des engins commencent déjà à s'activer.
Sur 3, 5 km, ici, il s'agit d'élargir le remblai pour accueillir deux voies ferrées supplémentaires. Ce qui va nécessiter la construction d'une estacade (sorte de viaduc) sur 1 440 mètres de long ainsi que la construction d'un second pont à hauteur de l'avenue Jaurès. Cinq ans de travaux spectaculaires pour un coût total de 210 millions d'euros, une dépense couverte dans le cadre du projet LGV.
Dès le mois de février
Un lieu de vie et de travail majeur. C'est autour de ces bases que se créent généralement les meilleurs contacts avec la population, les employés - pour une grosse part déracinés de leur région d'origine - cherchant à s'installer au plus près et faisant de ce fait travailler prioritairement les commerçants du secteur.
Les cadres, employés et ouvriers arriveront progressivement sur place en février, soit dans moins d'un mois. Aussi, les entreprises chargées d'aménager le site s'activent-ils. En décembre, elles ont commencé à dégager le terrain et délimiter les espaces : deux zones de stockage de matériaux (l'une de 7 000 m2, l'autre de 2 400 m2), un parking et la zone bureaux, vestiaires et autres logements. Actuellement, elles procèdent à la mise en place des bungalows, ce qui commence à donner un peu de relief et d'allure au site.
Tout doit aller très vite car les travaux vont très vite commencer. Selon la direction de la communication de Lisea, le chantier de la LGV devrait monter en pression à compter de la fin du mois de février.
Le plus grand viaduc
Pour mémoire, 30 kilomètres de LGV vont être construits en Gironde. Ce n'est pas le plus long tronçon mais l'un des plus « construits » de l'ensemble du tracé.
Pas moins de 43 ouvrages vont être bâtis dont trois viaducs : le viaduc de la Dordogne et ses accès (1 319 mètres), le viaduc de la Falaise (338 mètres) et le viaduc de la Saye (Laruscade-Cavignac), l'ouvrage de franchissement de l'autoroute A 10 (Saint-Vincent-de-Paul) et l'ouvrage de raccordement d'Ambarès (dont ici une estacade de 632 mètres).
À Ambarés, les travaux débuteront fin février-début mars : le pont René-Coty, le pont Léon-Blum, le pont Bordeaux-Nantes puis l'estacade et le saut de mouton (liaison voies nouvelles et voies actuelles).
Entre Cubzac et Saint-Vincent-de-Paul, la construction du viaduc (le plus long de l'ensemble du tracé entre Ambarès et Tours) commencera en même temps. De mars à mai, le chantier prendra ses marques, en juin commencera la construction de l'estacade provisoire nécessaire pour travailler en rivière et les premières coulées de béton auront lieu en juillet.
Au cours de l'été débuteront également les travaux du viaduc de Laruscade-Cavignac et des ouvrages de Marsas, Gauriaguet, Saint-André et Aubie-et-Espessas. Le franchissement de l'A 10 et le viaduc de la Falaise ne seront réalisés qu'en 2013.
En attente du feu vert
Les travaux de terrassement indispensables pour installer la ligne entre ces différents points seront entrepris dans le même temps. Ici, tout a été fait ou se termine actuellement pour libérer l'espace : déboisement, démolition, déviations de réseau, archéologie préventive.
À ce jour, il ne manque que deux documents pour que Lisea et Cosea lancent leur régiment de bulldozers et bâtisseurs : l'arrêté CNPN (espèces protégées) et l'arrêté préfectoral de la loi sur l'eau. Ces documents seront fournis en février, le 15 au plus tard.
Le pont levant : délais respectés
Plus d'inquiétude pour le chantier du pont levant Bacalan-Bastide à Bordeaux. Il a pris un peu de retard l'an passé (suite aux grèves qui ont secoué le port) mais a très vite retrouvé son rythme de croisière. Aujourd'hui, il évolue même à grande vitesse. Côté rive droite, les pylônes sont pratiquement terminés et l'on voit bien déjà l'allure (et l'importance) qu'aura le tablier livré à la circulation. Côté rive gauche, les pylônes grandissent à vue d'œil. Sauf imprévu, ils seront à bonne hauteur au printemps. Les éléments métalliques du tablier rive gauche vont également arriver à Bordeaux aux dates programmées. Fabriquées par Cimolaï, tout près de Venise, ces pièces voyagent actuellement par bateau. Si la mer et l'océan le veulent bien, la barge arrivera à Bassens le 15 janvier. Ce qui permettra de fixer les éléments à la mi-février.
La partie mobile de l'ouvrage, la plus impressionnante (110 mètres de long !) est en cours de fabrication en Italie. Elle aussi arrivera par bateau et sera mise en place, à la fin de l'été. Le moment le plus fort de la construction. Une fois suspendue, la travée mobile ne pourra plus jamais être décrochée. La CUB et GTM Vinci (les constructeurs) annoncent d'ores et déjà un jour de fête, le premier jour où l'on pourra vraiment photographier l'ouvrage dans son allure quasi définitive.
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