A Montpellier, ce mardi 28 février, Nicolas Sarkozy est venu parler d’éducation. Il a expliqué sa conception de la mission de l’école, sa conviction que le travail, l’effort, le mérite sont les clés de la réussite de chacun et au cœur de la promesse de l’école républicaine. « Toutes les familles de France veulent pouvoir dire à leurs enfants, comme nos parents et nos grands-parents nous l’ont dit jadis : Travaillez bien à l’école et vous aurez une vie meilleure. Travaillez bien à l’école et vous serez libres. Libres de choisir la vie que vous voulez. Libres de devenir ce que vous souhaitez. Libres de réaliser vos rêves. »
Le Président a rappelé que l’école n’appartenait à personne : « l’école est un bien commun, au cœur de la République ». Aussi elle est l’affaire des familles autant que des professeurs, et un débat ouvert pour tous ceux « qui ont leurs mots à dire sur l’école, ses missions, son avenir, son évolution ».
Nicolas Sarkozy a écarté les solutions de facilité et les promesses politiciennes à courte vue qui appliquent des schémas anciens aux défis nouveaux de l’école du XXIème siècle. Contre la proposition socialiste de créer 60 000 postes de fonctionnaires supplémentaires, il a invité les Français à une réflexion plus large sur les nouvelles missions de l’école pour nos enfants, et les valeurs qu’elle doit défendre. « Comme si tout n’était qu’une affaire de quantité ! Toujours plus sans jamais se demander pourquoi, pour qui, à quelles conditions ? »
« Je veux une école du respect, une école de la politesse où l’on apprend à vivre avec les autres, une école où l’on apprend que l’on n’a rien sans rien, que le savoir est un précieux trésor qui vient récompenser l’effort que l’on s’est imposé à soi-même et qu’en étudiant c’est pour soi-même que l’on travaille » a t-il défendu.
Devant plus de 8 000 personnes réunies au Zénith de Montpellier pourtant prévu pour 6 000 au départ, Nicolas Sarkozy a fait de l’école sa priorité pour un second quinquennat.
« Pendant les cinq années qui viennent de s’écouler j’ai donné la priorité à l’université et à la recherche. Pendant les cinq années qui viennent, c’est à l’école, de la petite enfance jusqu’au Bac, qu’il faut donner la priorité. »
Le Président de la République a rappelé les nombreuses mesures qu’il avait prises ces cinq dernières années pour en faveur d’une école plus juste et plus forte parmi lesquelles le recentrage de l’école primaire sur les savoirs fondamentaux, la réforme du lycée, le soutien scolaire pour les écoliers en difficulté qui bénéficient aujourd’hui à 1,3 million d’enfants, les plateformes de lutte contre le décrochage qui ont permis à 56 000 jeunes d’obtenir un emploi ou une formation.
Rappelant que « l’école de la République, c’est un droit et c’est un devoir », le chef de l’Etat a insisté sur la responsabilisation des parents d’élèves, qui l’avait conduit à instaurer une suppression des allocations pour les parents d’élèves absentéistes. « On est responsable de ses enfants. La société n’est pas responsable de tout. » a-t-il martelé, prouvant que le rappel au devoir avait été efficace : « 33 000 avertissements n’ont entraîné que 171 suspensions des allocations familiales », a-t-il ainsi indiqué.
L’autorité a été l’un des axes forts du discours du Président de la République, autorité des parents, autorité intellectuelle et morale du professeur : « L’école de la République, c’est l’école de l’autorité. » a-t-il affirmé. « Sans autorité, il n’y a aucun système collectif qui puisse fonctionner. L’école est le lieu où l’enfant rencontre pour la première fois une autre autorité que celle de ses parents. C’est le lieu où il rencontre l’autorité du savoir et la discipline collective. La jeunesse se construit dans la contestation de l’autorité. Mais pour qu’elle puisse un jour contester l’autorité, il faut d’abord qu’elle commence par appendre à la respecter. »
« La République, ce n’est pas l’égalitarisme, ce n’est pas le nivellement. La République, ce n’est pas la facilité. La République, c’est le mérite, c’est l’exigence, c’est la promotion de l’excellence. »
Traçant son projet pour reconstruire l’école de la République, une école qui brasse et mélange les différences quelles qu’elles soient, une école forte parce que solide dans les savoirs et les valeurs qu’elle transmet, le Président de la République a annoncé vouloir revaloriser la condition enseignante que « trop d’embauches ont paupérisée » et exonérer de la règle du non remplacement de 1 fonctionnaire sur 2 partants à la retraite la maternelle et le primaire, où les enseignants travaillent déjà plus longtemps que les autres.
Une grande réforme du collège sera, en outre, lancée en remettant notamment plus d’« adultes dans les établissements pour écouter les enfants, pour les soutenir, les accompagner, les guider » et en permettant à « tout enseignant qui voudra travailler plus puisse le faire avec 26 h de présence dans l’établissement au lieu de 18h de cours, avec en contrepartie une augmentation de son traitement de 25 %, soit près de 500 € net par mois. » C’est la « révolution de l’autonomie » que propose Nicolas Sarkozy, avec pour chaque établissement « la possibilité de constituer de véritables équipes pédagogiques en lui donnant la liberté de recruter directement les professeurs avec une plus grande souplesse dans les régimes indemnitaires ».
Le Président a, enfin, insisté sur « l’autonomie » et sur la « confiance » faite aux enseignants, « à leur expérience, à leur vécu, à leur savoir ». « C’est avec les enseignants d’abord que nous reconstruirons l’école » a-t-il répété mais « aussi avec les parents » pour donner à chaque enfant « les moyens de se réaliser, d’apprendre un métier, de se faire une place dans la société ».
En conclusion, le Président de la République a lancé, une nouvelle fois, en clôture, un appel à l’aide pour faire gagner la France forte : « aidez-moi à donner un avenir à nos enfants. Aidez-moi à faire triompher les valeurs qui ont fait la grandeur de la France. Aidez-moi à faire gagner la vérité contre le mensonge, l’excellence contre la facilité ! ».
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Discours de Nicolas Sarkozy à Montpellier par NicolasSarkozy