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26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 10:10

jean françois copéChère Amie, Cher Ami,

Je m’adresse à vous car je sais que la situation dans laquelle est plongée notre famille politique est pour vous une souffrance terrible. Je la comprends et la partage totalement.

Je veux vous assurer que j’œuvre de toute mon énergie pour préserver l’unité et l’image de l’UMP. Je vous le dois, à vous qui vous donnez sans compter pour nos idées, pour nos valeurs.

Je veux aussi revenir sur la façon dont se sont déroulés les événements de ces derniers jours car vous avez droit à la transparence.

 

Dimanche dernier, vous, les militants UMP, avez voté en masse : vous êtes plus de 176.000 à vous être prononcés pour élire votre président. Cette participation massive montre que le vote s’est bien déroulé et que l’exercice démocratique a été très réussi !

Après 23 heures de travail, lundi 19 novembre au soir, la Commission d’Organisation et de Contrôle des Opérations Électorales a proclamé les résultats : contre tous les sondages, vous m’avez élu Président de l’UMP à la majorité des suffrages exprimés.

François Fillon a dit prendre acte de ces résultats.

Dès le lendemain, j’ai lancé un appel au rassemblement et à l’unité en proposant la constitution d’une équipe collective, regroupant tous les talents de notre famille politique.

J’ai tendu la main à François Fillon et à ceux qui l’ont soutenu. Je lui ai proposé de participer à l’équipe dirigeante au plus haut niveau. Car pour moi, il n’y a qu’une seule et grande famille, l’UMP.

Mercredi 21 novembre, le bureau politique de l’UMP, notre instance collective de décision, a entériné mon élection telle que proclamée par la COCOE.

 

Jeudi 22 novembre, le Doyen Gélard, président de la COCOE, est intervenu à la télévision. Il a fait part de deux éléments majeurs :

 

  • D’une part, les résultats de Nouvelle-Calédonie, de Wallis-et-Futuna et de Mayotte n’ont pas été examinés par la Commission et n’ont pas été pris en compte.
  • D'autre part, il cite « des fraudes » graves et massives, constatées par huissiers, notées par la Commission dans une poignée de bureaux de vote. Mais le Doyen Gélard a expliqué que la Commission avait préféré valider les résultats en l’état dans la mesure où l’annulation des bureaux concernés n’aurait pas inversé le résultat final. Autrement dit, si la COCOE avait annulé les bureaux dans lesquels il y avait des fraudes massives, j’aurai gagné avec une avance encore plus large.

 

Après avoir accepté le verdict des urnes, François Fillon a changé d’avis et le conteste.

Dans toute élection, une contestation est parfaitement possible. Cela n’est pas dramatique. Cela est prévu par les statuts de l’UMP comme pour toute organisation. Dans notre parti, il existe une Commission Nationale des Recours. Elle est composée de membres que vous avez élus, vous les militants, par un vote du Conseil national. Son président avait été élu sur proposition de mon prédécesseur, Xavier Bertrand. Au sein de cette commission siègent des élus, des militants de tous horizons dont personne n’a le droit de remettre en cause la sincérité et l’honnêteté.

Mais François Fillon a refusé de saisir la Commission nationale des Recours en préférant faire une contestation médiatique des résultats de l’élection. Cette position nous conduisait à un blocage dangereux pour notre parti.

 

Pour sortir de l’impasse et dans un souci d’apaisement, j’ai moi-même saisi, jeudi 22 novembre, la commission nationale des recours, geste inédit pour un président élu.

Je l’ai fait dans un souci d’apaisement. Je ne veux aucune suspicion, ni sur votre vote, ni sur notre parti. C’est une question de morale et d’honneur.

Je l’ai fait parce que la Commission Nationale des Recours, qui est en quelque sorte notre Conseil Constitutionnel, est la seule instance qui puisse juridiquement vérifier les réclamations ou les recours des candidats, et donc au final les résultats de l’élection.

S’affranchir de cette commission reviendrait à s’affranchir de nos statuts et nous placerait, de fait, dans l’illégalité. N’importe lequel d’entre vous serait en mesure de faire annuler une décision prise en dehors de cette commission.

Afin que nul ne puisse contester son sérieux et sa transparence, j’ai proposé que la Commission Nationale des Recours travaille en présence de représentants des deux candidats, mais aussi d’huissiers et d’avocats.

Je considère que le respect de nos règles internes, de nos statuts et du droit, est la seule voie possible. C’est la voie du respect de la démocratie interne et surtout de votre vote.

C’est pour cela que j’ai proposé, dimanche 25 novembre, à Alain Juppé et François Fillon une direction collégiale avec constitution d’une équipe à parité pour rassembler toute notre famille politique. Je leur ai également proposé de sortir de la crise en deux temps. D’abord, un temps juridique avec la Commission Nationale des Recours, qui doit pouvoir travailler sereinement pour annoncer un résultat incontestable. Ensuite, un temps de médiation politique pour un rassemblement le plus large possible.

Mais, le respect des statuts est le préalable. Nos statuts datent de 2002, ils ne sont sans doute pas parfaits, mais ils ne sont pas partiaux et doivent être appliqués.

J’ajoute que l’on ne peut pas avoir des mots extrêmement blessants et injurieux pour l’ensemble de notre famille politique. Non, je ne laisserai pas dire que l’UMP est une « mafia ». C’est une insulte pour tous les militants que nous sommes.

 

Pour ma part, je le redis, seul vaut le verdict qui sera rendu par la Commission Nationale des Recours prévue par nos statuts. Et je me plierai au verdict de la Commission parce que c’est ainsi que fonctionne la démocratie dans un Etat de droit.

Mais je dis aussi avec force que je ne laisserai personne vous voler votre vote. C’est vous, et vous seuls, les militants de l’UMP, qui avez choisi votre Président.

 

Chacun est désormais placé devant ses responsabilités.

Je prends les miennes, avec détermination et sérénité. Nous avons besoin d’une UMP rassemblée et solide pour conduire l’opposition à François Hollande et à sa politique qui mène la France dans le mur.

Ce rassemblement, il faut qu’il soit le plus large possible et je m’y emploie. Mais il faut aussi que ce rassemblement ait lieu sur une ligne claire, celle que je vous ai proposée et en faveur de laquelle vous vous êtes exprimés. Face à une gauche sectaire qui détient tous les pouvoirs et face à une extrême droite en embuscade, nous devons porter les valeurs d’une droite et d’un centre-droit décomplexés, qui disent les choses et proposent des solutions, sans peur du politiquement correct mais dans l’intérêt de la France et des Français. C’est vrai sur la compétitivité, c’est vrai sur le droit de vote des étrangers, c’est vrai sur le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels…

 

Mes chers amis, je veux vous redire combien je regrette le spectacle désolant auquel vous assistez ces derniers jours.

Je veux vous redire, en vérité, combien je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour sortir de cette situation par le haut, en respectant le droit et nos statuts, pour respecter votre vote.

 

Jean-François Copé
Président de l'UMP

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