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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 08:41

TGV 150Malgré les difficultés qui entourent le financement du projet de ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse, optimisme et détermination ont été les maîtres-mots ce mercredi 29 février lors de l’assemblée générale de l’association TGV Sud-Ouest, qui défend la future LGV. « Nous réaffirmons notre volonté que le chantier de la ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse démarre comme prévu en 2017 ». C’est en affichant sa détermination que le président de Région Midi-Pyrénées Martin Malvy, accompagné du président du Conseil général de la Haute-Garonne Pierre Izard et du député-maire de Toulouse Pierre Cohen, a abordé ce mercredi 29 février l’assemblée générale de TGV Sud-Ouest. Une association créée il y a deux ans à l’initiative des collectivités régionales afin de promouvoir le grand projet ferroviaire.

Cette réunion se profilait dans un contexte tendu alors que, parmi les 58 collectivités appelées à contribuer au financement de la future LGV, les départements du Lot-et-Garonne et du Gers ont récemment annoncé qu’ils ne participeraient finalement pas. Estimée à 7,8 milliards d’euros et classée « axe européen de transport prioritaire », la ligne a grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse doit prolonger le futur tronçon entre Tours et Bordeaux et ainsi créer une ligne TGV entre Paris et Toulouse à horizon 2020. Un projet dont l’addition ne cesse d’augmenter pour les collectivités. La Région Midi-Pyrénées a ainsi vu sa contribution passer de 460 à 800 millions d’euros, celle de la Haute-Garonne de 250 à 400 millions d’euros, et celle de la communauté urbaine du Grand Toulouse augmenter dans des proportions similaires.

Lettre à François Fillon

Les trois élus ont d’ailleurs annoncé avoir écrit au Premier ministre François Fillon pour « obtenir des garanties qu’une fois le tronçon entre Tours et Bordeaux sera réalisé, celui entre Bordeaux et Toulouse le soit aussi ». Mais également pour présenter des alternatives de financement du projet. « Nous proposons, soit d’abandonner notre participation dans le tronçon Tours-Bordeaux (pour lequel il manquerait 280 millions d’euros, ndlr) afin de prendre intégralement en charge la partie Sud Gironde-Toulouse, soit de maintenir notre contribution à Tours-Bordeaux (un total de 250 millions d’euros pour les collectivités de Midi-Pyrénées) en échange d’un remboursement de la part des collectivités d’Aquitaine au moment de financer Sud Gironde-Toulouse », détaille Martin Malvy.

Cette détermination des collectivités de Midi-Pyrénées a été saluée par Guillaume Pepy. Invité par l’association TGV Sud-Ouest, le président de la SNCF a ainsi rappelé que l’unité et la détermination des porteurs du projet de LGV est primordiale pour sa réussite, comparant Paris-Bordeaux-Toulouse à Paris-Lyon-Marseille. Avant d’ajouter, à l’issue de l’assemblée générale : « Il est normal que des questions se posent. Mais nous avons déjà su régler les problèmes pour sept lignes à grande vitesse. Il faut rester serein. C’est sérieux mais pas de panique ».

L’exemple alsacien

François Fillon devrait recevoir une autre lettre dans les prochains jours. Émanant cette fois de la Chambre de commerce et d’industrie régionale, dont le président Didier Gardinal a souhaité « pousser un coup de gueule ». « Nous avons déjà trop attendu et nous ne pouvons plus attendre. Certes, nous ne participons pas directement au financement, mais une part importante des recettes fiscales des collectivités provient des entreprises. Nous avons donc notre mot à dire. J’ai été missionné en 2010 par l’association pour étudier les retombées économiques. Le constat et les préconisations qui ont suivi à l’époque n’ont servi à rien. Nous avons perdu deux ans », assure-t-il.

Son homologue de la CCIR d’Alsace, Jean-Louis Hoerle, était lui aussi présent à Toulouse pour présenter aux membres de l’association un premier bilan de l’impact de l’arrivée du TGV à Strasbourg. Une ligne ferroviaire dont le chantier a permis de créer 6.500 emplois « parmi lesquels beaucoup ont pu être maintenus », précise l’élu consulaire. Le tourisme a pour sa part progressé de manière assez significative, aussi bien celui d’agrément que celui d’affaires - avec une hausse de 30% du nombre de congrès et de salons et de plus de 25% des journées d’affaires. Enfin, Jean-Louis Hoerle a noté que le TGV a permis « d’étendre la zone de chalandise des entreprises, notamment celles de servies », mais n’a en revanche « engendré directement aucune implantation de société ».

Les élus écologistes toujours opposés au projet

Un peu plus tôt dans l’après-midi, les élus Europe Écologie-Les Verts du Conseil régional avaient tenu à rappeler leur opposition au projet de LGV, eux qui préfèreraient simplement moderniser les lignes existantes. « Nous sommes pour que le TGV arrive à Toulouse, mais il faut réfléchir de quelle manière », a ainsi précisé le vice-président de Région François Simon, qui estime que le gain de temps sera plus réduit qu’annoncé et met avant trois arguments : « Tout d’abord le coût exorbitant, avec une estimation de Réseau ferré de France qui est passée de 2,9 milliards d’euros en 2005 à 7,8 milliards aujourd’hui. Ensuite le mode de financement, avec un partenariat public-privé et une concession sur cinquante ans qui est une drôle de façon de faire rentrer le secteur privé. Et enfin la part de financement de 50% demandée aux collectivités, qui montre que l’État n’assume pas ses responsabilités ».

« L’assemblée générale va tenter de sauver les meubles mais la réalité est en train de faire son œuvre. Le système de ciseaux ne pouvait qu’arriver », a poursuivi l’élu au sujet du retrait de certaines collectivités, appelant à un moratoire sur le projet. Et d’ajouter : « Sur le plan économique, les cinq villes les plus dynamiques sont Toulouse, Montpellier, Bayonne, Nice et Ajaccio. Et aucune n’a le TGV… »
ToulEco

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