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30 décembre 2010 4 30 /12 /décembre /2010 07:50

TGV_454.jpgSans valider entièrement les intentions de RFF, un rapport ministériel n'estime pas justifié l'enfouissement sur 715 mètres, réclamé par mairie et associations.

Pas vraiment un cadeau de Noël, ce rapport. Il a d'abord été bouclé en septembre, même si les acteurs locaux n'en ont eu connaissance que ces jours-ci. Il est ensuite porteur de nouvelles refroidissant une fois encore les partisans eulaliens d'un enfouissement de la voie ferrée bordant la commune à l'est et filant vers Nantes.

« Projets de lignes ferroviaires à grande vitesse Sud Europe Atlantique et grands projets du Sud-Ouest. Mission d'analyse et de propositions de mesures d'insertion environnementale dans l'agglomération bordelaise » : tel est le titre du rapport de 80 pages rédigé par le Conseil général de l'environnement et du développement durable (CED), instance émanant du ministère quasi-éponyme. Quatre hauts fonctionnaires, inspecteur général et ingénieurs, sont venus étudier la situation, entre le 13 mai et le 14 septembre, pour préconiser sur l'arrivée de la ligne à grande vitesse (LGV) des solutions les moins « impactantes » possibles.

À Sainte-Eulalie jusque-là, deux camps ferraillaient sur la voie ferrée et ses aménagements à l'horizon LGV, de la suppression du bouchon ferroviaire et bien au-delà. Un collectif d'associations (1) et la mairie d'un côté militent ardemment pour l'enfouissement de cette ligne où est prévu un trafic de 273 trains quotidiens en 2030 (2). 715 mètres préservant les passages des Places et des Ruaults au nom du cadre de vie.

En face, Réseau ferré de France qui ne veut pas entendre parler de cette option qu'il (sur) estime à 140 millions d'euros, et préconise un passage inférieur aux Places et un autre sur le secteur de Terrasson au nord de la commune, faisant fi des Ruaults, n'y concédant qu'une passerelle piétons. Seul point commun : la mort du passage de Bonlieu, éventuellement atténuée par la réhabilitation d'un pont privé sur l'A10 à ce niveau.

L'entrée Ruaults réhabilitée

Troisième voie, troisième œil aujourd'hui : celui du ministère. « La mission a acquis une double conviction », peut-on lire. « L'enfouissement de la ligne n'est pas justifié, au regard des prévisions de circulation et du précédent que cela pourrait créer. Le scénario nord qui consiste à couper l'accès direct des habitants de Sainte-Eulalie au centre commercial paraît difficilement acceptable pour la population. »

La peur de la jurisprudence

Les techniciens semblent écarter l'enfouissement en subodorant un contournement ferroviaire de l'agglo à moyen ou long terme… et par peur que cela fasse jurisprudence.

« Au pays basque, un tiers du tracé sera enfoui pour un surcoût d'un milliard d'euros », rétorque Gilles Bory de l'association Decidef. « Sainte-Eulalie ne serait donc nullement un précédent. » L'Eulalien veut pourtant retenir « l'ouverture » des ingénieurs, que les associatifs ont rencontrés, et la réhabilitation préconisée des Ruaults comme entrée de ville. « Nous continuons à demander l'enfouissement », conclut-il.

« Pire des solutions »

Le maire Hubert Laporte est plus amer : « C'est la pire des solutions », assène-t-il. « Le rapport préconise la réunion d'une commission préfectorale tous les cinq ans ! C'est de la navigation à vue, sans aucune garantie d'accompagnement en termes de protections par exemple. Je souhaite aussi le contournement ferroviaire, mais en l'attendant, le trafic va augmenter, irrémédiablement. » La commission extra-municipale, réunissant associations et municipalité sur le sujet, se réunira le 20 janvier, à 18 heures, en mairie.

Du côté de RFF, deux dossiers sont désormais bien distincts. D'un côté, la nationale mise en sécurité des passages à niveau : elle prévoit sur la commune le traitement de ceux des Places (en souterrain) et de Bondieu (suppression). L'enquête publique prévue fin 2011 pourrait sonner définitivement le glas de l'enfouissement. Deuxième dossier : la LGV et les protections inhérentes. À Sainte-Eulalie, c'est toujours le flou. « J'attends toujours le comité de pilotage dont on me parle depuis deux ans », soupire Hubert Laporte.

(1) Défense contre les décibels (Decidef), Confédération pour le logement et le cadre de vie (CLCV), Sepanso et Sainte-Eulalie Patrimoine. (2) Source : rapport du CED.

Le Sud Ouest du 301210
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