Sept personnes tuées en quelques jours dans le Sud-Ouest. La psychose s'est emparée de la région après l'assassinat de trois militaires à Toulouse et Montauban, la semaine précédente, et la fusillade devant une école juive d'un quartier toulousain, lundi 19 mars. Le ministère de l'Intérieur a reconnu des "similitudes" entre les deux affaires, même s'il est "trop tôt" pour établir "un lien véritable". Le parquet de Paris s'est saisi au titre de sa compétence antiterroriste des trois enquêtes. FTVi fait le point sur les éléments de comparaison.
• Un tueur présumé en deux-roues, vêtu de noir et portant un casque à visière
Que ce soit à Montauban ou à Toulouse, tous les témoignages recueillis évoquent un individu "à scooter" ou en moto. Il s'agirait d'un modèle puissant, de grosse cylindrée. L'homme serait également vêtu de noir et porterait un casque à visière.
Lors du premier meurtre de Toulouse, un militaire en civil a été attiré dans un piège : il se rendait à un rendez-vous pour vendre sa moto quand il a été abattu. A Montauban, l'assassin a ouvert le feu sur un groupe de militaires regroupés autour d'un distributeur de billets. Il est descendu de son engin et a tiré à bout portant sur les victimes avant de prendre la fuite.
Lors de la fusillade devant un collège-lycée juif de Toulouse, lundi, les témoins évoquent là encore un individu à scooter mais divergent sur la couleur de celui-ci, noir ou blanc. Là aussi, l'homme est descendu de son deux-roues avant de tirer.
• Une arme de calibre 11.43
La même arme, de calibre 11.43, a servi à tuer les trois militaires à Toulouse et Montauban. Des douilles de ce calibre ont également été retrouvées sur les lieux de la fusillade devant l'école juive de Toulouse. "Des vérifications sont en cours pour déterminer s'il s'agit bien de la même arme", indique Cédric Delage, de l'Unsa-police.
Lors de la fusillade à l'école, le tireur était également muni d'un 9 mm, qui se serait enrayé. Il aurait alors utilisé le 11.43 à l'intérieur de l'établissement. Ce type d'arme peut être acheté en armurerie. Le calibre 11.43 était très prisé par le grand banditisme dans les années 1970-80, mais est également largement répandu dans les ventes sous le manteau.
"Le 9 mm parabellum est plus répandu aujourd'hui dans le milieu du grand banditisme, observe un spécialiste de balistique. Mais il reste encore beaucoup de calibres 11.43 en circulation depuis la seconde guerre mondiale car c'était l'armée utilisée par les soldats français et américains."
• Un tireur déterminé et expérimenté
Le mode opératoire est très similaire dans les trois affaires. Dans le cadre des assassinats de militaires, la piste d'un meurtrier issu des rangs de l'armée n'est pas privilégiée mais les policiers recherchent un tireur expérimenté. "Une série d'éléments font penser que le tireur n'avait pas une arme dans la main pour la première fois. Il y a une connaissance manifeste des armes. Il est habitué à utiliser des armes de ce type. C'est peut-être un ancien militaire, un habitué d'un club de tir ou quelqu'un qui a l'habitude de manipuler des armes", a expliqué à l'AFP une source judiciaire.
Le tireur de la fusillade du collège juif à Toulouse semblait également très déterminé. Il "a tiré sur tout ce qu'il y avait en face de lui et a poursuivi des enfants à l'intérieur de l'école", a indiqué le procureur de Toulouse, Michel Valet.