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22 juin 2012 5 22 /06 /juin /2012 06:10

TGV_1288.jpgJe ne pense que du bien de ce projet." Un commentaire émis hier depuis les locaux de la direction régionale de la SNCF, à Bordeaux, par la plus haute autorité de l'entreprise publique : à savoir son PDG Guillaume Pepy.

Interrogé par nos soins, lors de son passage dans la capitale régionale et avant une rencontre avec les élus aquitains, le PDG de la SNCF a donc confirmé le soutien de son entreprise à ce projet porté par la Région et si cher à Alain Rousset. Un appui oral qui est en soi plutôt une bonne nouvelle pour la collectivité, qui a inscrit dans son budget 2012, 110 millions d'euros pour ce projet. La Région avait en effet parfois l'impression de batailler un peu seule dans son ambition, sans l'appui du pouvoir central. Même si elle a reçu le renfort du conseil général des Pyrénées-Atlantiques qui s'est engagé à sécuriser les carrefours. Mais la SNCF, qui enregistre d'excellents niveaux de fréquentation sur la ligne Pau-Oloron, estime que le prolongement vers Bedous pourrait trouver une pertinence commerciale. Directeur régional Aquitaine-Poitou-Charentes, Pierre Boutier a ainsi indiqué que le projet suivait correctement son cours et que la réouverture d'Oloron-Bedous, premier maillon de Pau-Canfranc, serait effective fin 2015. Les travaux se dérouleraient en 2013 et 2014.

Il est vrai qu'avec la hausse du trafic dans les TER aquitains (+6 % depuis le début de l'année), Guillaume Pepy nourrit pas mal de projets pour le trafic régional. D'autant que le lancement du billet numérique - que l'on peut imprimer chez soi - mardi en Aquitaine, qui sera la deuxième région de France à le tester, devrait offrir un coup de fouet supplémentaire à la fréquentation. Une dynamique qui permet à la SNCF d'envisager l'accompagnement d'autres réouvertures de lignes dans la région. Des programmes qui seraient conduits en fonction des demandes des élus locaux et des besoins des populations. Les exemples de Bordeaux-Blaye et d'Agen-Villeneuve-sur-Lot ont ainsi été évoqués en sus du cas béarnais.

98 %

C'est le taux de régularité des trains qui circulent sur la voie Pau-Oloron. C'est aussi le meilleur d'Aquitaine.

L'Aquitaine sera l'an prochain le théâtre du plus gros chantier ferroviaire de France. Avec une cinquantaine de grosses opérations prévues sur tout le territoire. "Je préfère un réseau en chantier qu'un réseau en délitement. Et en Aquitaine, il était très en mauvais état", argue Guillaume Pépy. Sa présence hier à Bordeaux n'était d'ailleurs pas fortuite. Il s'agissait de rencontrer les grands élus régionaux mais aussi le préfet d'Aquitaine Patrick Stéfanini afin de détailler ce qui attend les populations. Beaucoup de ces travaux sont liés au chantier, en cours, de la LGV Tours-Bordeaux mais pas seulement. Quant aux horaires de 2013, ils seront cette fois-ci dévoilés dès octobre. Pas question de répéter le scénario de décembre dernier avec des horaires 2012 dévoilés au dernier moment. l

en chiffre

Afin de minorer les grognes d'usagers, la SNCF entend optimiser sa communication. La visite de Guillaume Pepy à Bordeaux était en quelque sorte la première étape d'une vaste campagne qui va s'accélérer à l'automne. Au menu, de l'affichage et une signalétique améliorée en gare, une opération baptisée la "météo des travaux" qui permet d'informer sur l'avancée des chantiers, des rencontres régulières entre agents SNCF et voyageurs. La présence humaine dans les gares sera d'ailleurs renforcée. La SNCF envisage aussi de multiplier les réunions et rencontres sur les territoires concernés et d'améliorer la concertation. La SNCF ne fait que suivre les préceptes de Nicole Notat, l'ancienne numéro 1 de la CFDT qui a fait office de médiatrice entre l'entreprise et les associations d'usagers. l

Sur le réseau actuel, la plus importante de ces opérations concerne le Sud-Aquitaine avec le renouvellement des deux voies entre Dax et Pau. Un chantier qui sera effectué de nuit et dont l'enveloppe globale atteint 153 millions d'euros. 40 pour la section Dax-Puyoô et 113 pour Puyoô-Pau. Mais même nocturnes, les travaux ne seront pas pour autant sans incidence sur le trafic quotidien. Guillaume Pepy indique que la vitesse des trains sera réduite, le temps du chantier, pour atteindre parfois seulement 100 km/h. "Voire même 40 km/h à certains endroits." Un mal pour un bien puisqu'une fois achevé les travaux, la ligne pourra accueillir des trains régionaux roulant dans de meilleures conditions qu'aujour-d'hui, ce qui permettra enfin de mettre en place ce cadencement tant attendu des usagers. l

Une régularité

en progression

Le grand big-bang de décembre dernier ayant, aux dires du PDG de la SNCF était digéré, ce dernier entend désormais faire progresser la ponctualité de ses trains en Aquitaine. "Au premier trimestre, nous étions à 86 % de régularité, indique Guillaume Pepy. Un chiffre que j'estime mauvais. Au second, nous venons d'avoir les chiffres, nous sommes à 92 %. Nous progressons et nous espérons faire aussi bien au troisième trimestre. Même si nous avons des difficultés sur deux lignes : Bayonne - Saint-Jean-Pied-de-Port et une en Dordogne. Par contre, nous sommes à 98 % de régularité sur Pau-Oloron." Des progrès sont également espérés sur le front des annulations. "Le taux actuel est de 1,3 % de trains supprimés. C'est encore trop. J'aimerais que nous descendions à 0,7-0,8 %." l

Interrogé sur les projets de lignes ferroviaires à grande vitesse (LGV) inclus au sein de GPSO (Grands projets du Sud-Ouest), le PDG de la SNCF a d'abord brandi un joker, indiquant que c'était à l'Etat que revient la décision d'aménager - ou non - des LGV en direction de Toulouse et l'Espagne. Avant de consentir à en dire quand même un peu plus. Pour Guillaume Pepy, relier Toulouse à Bordeaux et Paris "a un sens". L'agglomération toulousaine est en effet la plus dynamique de France, que ce soit économiquement ou démographiquement. Pour Bayonne et l'Espagne, les arguments sont différents. L'enjeu est là de connecter le réseau français au réseau espagnol, ce qui a déjà été fait côté Méditerranée. Il s'agit désormais de reproduire ce schéma à l'Ouest. l

La République des Pyrénées

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