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19 mars 2011 6 19 /03 /mars /2011 08:29

TGV_614.jpgDe fortes perturbations sont annoncées sur Bordeaux-Paris en 2012. Le président, Guillaume Pépy, promet de revoir toute la chaîne d'informations.

 

Président de la SNCF, Guillaume Pépy était hier à Bordeaux. Une visite pour rencontrer notamment Alain Rousset, le président du conseil régional, Dominique Schmitt, préfet de région et Pierre Boutier, le directeur régional de la SNCF. Entre deux entretiens, il a bien voulu faire le tour des points chauds du moment et à venir.

« Sud Ouest ». Vous venez régulièrement à Bordeaux, une région particulière pour vous ?

Guillaume Pépy. L'Aquitaine est une région stratégique. C'est l'une des régions de France où il y a de plus de travaux d'infrastructures : bouchon ferroviaire de Bordeaux, régénération, futur plan rail et Ligne à grande vitesse (LGV). D'autre part, c'est une région très dynamique sur le TER avec un engagement du Conseil régional remarquable. L'Aquitaine est dans le trio de tête national en ce qui concerne la croissance de trafic : + 4 % en 2010.

Pour la LGV Bordeaux-Tours, ça traîne pourtant un peu. Pensez-vous que le dossier va avancer plus vite ?

Les acteurs clés du projet sont extrêmement engagés et par conséquent, il faut être confiant. Il reste quelques engagements à concrétiser mais je pense qu'on n'est pas loin de l'heure de vérité. Chacun aura à cœur de prendre ses responsabilités. Le bouclage devrait s'effectuer après les cantonales.

En Gironde, nombre d'usagers se plaignent de retards et de suppressions de trains en raison de travaux. Qu'avez-vous à leur dire ?

Je refuse la démagogie. On s'est suffisamment plaint à la SNCF et à la région que le réseau vieillissait pour que lorsqu'il y a des travaux massifs et sans précédents, on admette les conséquences. Moi je suis heureux qu'il y ait autant de travaux sur le réseau Aquitain. Merci RFF, merci l'Etat, merci la Région !

Il n'y a pas que les travaux qui provoquent des perturbations, les incidents aussi…

Les travaux, c'est pour la bonne cause, les incidents c'est bien moins glorieux. Autant devons-nous défendre les premiers, autant devons-nous combattre les seconds. On constate ici un léger progrès, mais on n'est pas encore à l'objectif. Les vols de câbles ont quasiment doublé dans la zone de Bordeaux. Le nombre de suicides a également augmenté (8 suicides). Il y a eu aussi des accidents à des passages à niveau et des problèmes de fiabilité de trains. Ça, c'est de notre responsabilité et on y travaille.

La colère des usagers ne découle-t-elle pas d'un manque cruel d'information ?

Nous avons évoqué ce problème avec Alain Rousset ce matin. Il m'a demandé de travailler cette question, nous allons le faire. Nous allons décupler l'effort d'explication et de pédagogie sur les travaux. Pour que les usagers puissent mieux les anticiper et mieux s'organiser. Et qu'ils ne soient plus jamais surpris comme cela arrive parfois.

Nous allons aussi revoir le fonctionnement de notre centrale d'information. Elle existe, elle remplit bien son rôle mais il faut qu'on l'améliore pour qu'elle donne des informations beaucoup plus détaillées, des explications claires et qu'elle prenne l'initiative d'appeler les abonnés, les élus. On a un gigantesque défi dans la région : un défi de communication !

D'autant plus qu'on annonce de nouveaux gros travaux sur Bordeaux Paris en 2012 avec de très fortes perturbations à la clé. Qu'en est-il ?

Sur la ligne Bordeaux-Tours, un milliard d'euros de travaux vont en effet être réalisés dans les trois ans qui viennent (sans compter la LGV). Régénération totale, raccordement à la future LGV… Il y aura inévitablement des perturbations. Suivant les périodes, la circulation des trains sera totalement interrompue de 7 à 9 heures par jour. Nous avons demandé à RFF de faire les travaux de nuit. Ce sera le cas.

A-t-on déjà une idée du retard que prendront les TGV ?

Il est un peu tôt pour le dire,mais on peut estimer le retard probable à un quart d'heure. On devrait faire Bordeaux-Paris en 3 heures 20, au lieu d'un peu plus de 3 heures actuellement.

Pourquoi n'imposez-vous pas des travaux de nuit sur toutes les lignes, petites ou grandes. Entre Bordeaux et Arcachon par exemple ?

On ne peut pas faire des travaux de nuit partout. Deux raisons à cela. La première, c'est que les travaux de nuit gênent les riverains, la seconde c'est qu'ils coûtent plus chers. Ils ont également un impact sur les conditions de travail. Il faut donc trouver un point d'équilibre, un compromis.

Il n'y a pas seulement des travaux sur les lignes, à la gare Saint-Jean aussi, c'est aussi le grand chambardement. Où en est-on ?

La première phase de travaux engagés pour améliorer les services aux clients est spectaculaire. Je viens de visiter. Chapeau ! Consigne, toilettes, salle d'attente, espace pour les groupes, pôle intermodal : la gare Saint-Jean avait du retard, elle a maintenant de l'avance. La deuxième étape prendra fin cet été avec la fin de l'installation des services voyageurs au bon niveau.

Pour la gare 2016, les études sont en cours. Nous avons eu un comité de pilotage le 4 mars, il y a en aura deux autres avant la fin juin. Dès cet été, on sera en capacité de dire quel sera le contenu de cette nouvelle étape. Aussi bien pour le bâtiment voyageurs que pour les accès. Il y a un consensus. Toutes les collectivités sont unies pour définir un projet ambitieux. Je suis donc plutôt optimiste sur ce qu'on pourra dévoiler.

Pouvez-vous nous dire à quoi ressemblera cette future gare ? Qu'attendez-vous d'elle en sachant que le chantier se réalisera en plusieurs tranches ?

En 2016, il faut que les bâtiments voyageurs soient déjà dignes de l'arrivée du TGV à très grande vitesse. Autant dire qu'il faudra avoir réglé les problèmes d'accès, le stationnement et la question des commerces. 70 % des usagers entreront par le côté gare actuelle, 30 % par-derrière, côté Belcier. Comment assurer les liaisons d'un côté à l'autre : des passerelles enjambant les voies ou des souterrains élargis ? La solution passerelle semble faire plus l'unanimité à ce jour. La première tranche représentera 50 à 60 millions de travaux.

Le Sud Ouest du 190311
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