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16 avril 2011 6 16 /04 /avril /2011 12:56

TGV_669.jpgContrôle financier, contreparties… Les élus sont prêts à voter le financement de la future ligne à grande vitesse, le 28. Sous conditions.

« Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la LGV sans jamais avoir osé le demander ». Voilà comment pourrait être « sous-titrée » la session plénière du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques programmée pour les 28 et 29 avril, à Pau. Après l'installation du président Labazée (PS, Thèze) dans ses fonctions, le 31 mars dernier, les conseillers généraux ont rendez-vous au Parlement de Navarre pour une première session de vote sur les dossiers (DM1).

Avec au programme, un morceau de choix : la délibération qui doit donner mandat au président Labazée d'engager le Conseil général dans le financement du tronçon Tours-Bordeaux de la future ligne à grande vitesse (LGV) Sud-Europe Atlantique, avec projection sur les tronçons à suivre Bordeaux-Espagne et Bordeaux-Toulouse.

pays basque

Gare au Titanic !

« N'embarquez pas les contribuables sur le ''Titanic'' ! » C'est le titre de la lettre que le Collectif des associations de défense de l'environnement, qui milite pour la modernisation de la voie existante en Pays basque, vient d'envoyer aux conseillers généraux du département. Le Cade pointe les derniers chiffres de trafic qui contredisent, selon eux, le projet d'une nouvelle ligne : 1,65 million de tonnes à Hendaye, disent-ils, soit -50 % du fret à la frontière espagnole en 2009.

Un débat avant de payer

Pour mémoire : les Pyrénées-Atlantiques ont refusé de signer avec l'État, le 7 avril dernier, à Bordeaux, tant que les conseillers généraux n'auraient pas un vrai débat, tant sur les 79 millions d'euros réclamés que sur les contreparties à attendre de ce financement.

Un débat que le précédent président, l'UMP Jean Castaings, a refusé de tenir avant les élections cantonales. Et que Georges Labazée a programmé pour le 28, après avoir pris le temps de réunir et vérifier tous les éléments utiles.

Un dossier complexe, à « rallonges » et « tiroirs ». La délibération de 2008, adoptée à l'unanimité, tablait sur une participation de 53 millions d'euros du Conseil général au tronçon Tours-Bordeaux - qui doit réduire d'une heure le temps de voyage vers Paris. Mais c'était des euros valeur 2006. On est vite passé à 56, et aujourd'hui à 79,87, soit 80 millions d'euros ! Pourquoi ? C'est là qu'il faut regarder dans les tiroirs.

Presque 80 millions…

Jean Castaings ne s'en est pas caché. Il a lié le dossier de la LGV à celui de la future nouvelle route entre Pau et Oloron. Le Conseil général donnerait 79 premiers millions pour la ligne à grande vitesse, mais de son côté, l'État s'engageait à participer au financement de la Pau-Oloron à hauteur de 60 millions d'euros. Un accord que l'État a validé. Un courrier en atteste, semble-t-il. Mais, dans la négociation - ou plutôt les négociations, puisqu'il semble que l'équipe Lasserre (Modem) ait mené sa barque de son côté -, il y a aussi le projet d'offrir la gratuité de l'A 63 aux habitants de Saint-Jean-de-Luz pour un usage local qui désengorge la commune - aujourd'hui, il faut payer 0,60 €. Ainsi que la vente, à Autoroute du sud de la France, d'un tronçon de route départementale n° 1 qui conduit à l'A 64. Sauf qu'on ne sait pas ce que pense ASF des deux projets… Le PDG de l'entreprise doit être reçu par Georges Labazée dans quelques jours.

La délibération, qui sera soumise au vote des conseillers généraux dans quelques jours, reprend l'ensemble de ces éléments et contreparties via des protocoles en annexes. Le Département met néanmoins un certain nombre de conditions à sa signature finale.

La Cour de comptes sollicitée

Financières, surtout. Le paiement ne libérerait les crédits, pour Tours-Bordeaux, qu'au fur et à mesure de l'avancée des dossiers d'étude des tronçons du Sud-Ouest, dont la desserte du Béarn et de la Bigorre (après l'enquête d'usage) dès 2014, et le coup d'envoi des travaux dans un délai de trois ans.

L'équipe de Georges Labazée se montre également assez méfiante vis-à-vis de RFF et de Vinci, constructeur et exploitant de la future ligne de chemin de fer. Elle compte s'adresser à la Cour des comptes et à la chambre régionale des comptes d'Aquitaine pour qu'une mission de contrôle de la bonne gestion des deniers publics soit assurée dans cette opération, et dès le départ.

Le débat sur l'opportunité de faire une nouvelle liaison routière Pau-Oloron sera forcément abordé, le 28, puisqu'intimement lié à celui de la LGV. Mais une autre réunion plénière devrait avoir lieu plus tard.

Le Sud Ouest du 160411
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