Une réunion publique a eu lieu samedi au pôle Ev@sion en présence des principaux acteurs du projet. Les habitants avaient des questions extrêmement précises.
Deux heures et demie de présentation et de discussion. Samedi matin, la salle du pôle culturel était remplie et les oreilles grandes ouvertes pour ne pas perdre une miette de cette réunion.
Sur la scène, Bruno Perverie et James Cadranel, directeur et directeur adjoint du secteur Gironde de Cosea, Olivier Imbert, le médiateur chantier, Anne Meriglier et Jérôme Morin, responsables des études et de la concertation pour la Charente-Maritime et la Gironde, Sylvain Soteras, chargé de projet Réseau ferré de France (RFF), et Charlotte Benoit, chargée de communication Gironde faisaient face au public.
Les conséquences
Après un bref rappel sur le financement et la présentation des différents acteurs du projet, les intervenants sont revenus sur les conséquences pour la commune du passage de la LGV et sur le calendrier, l'étendue et les répercutions des travaux pour l'année 2012.
Des protections acoustiques seront construites pour atténuer le bruit des trains qui rouleront à 180 km/h. Elles prendront la forme de remblais de terre et de murs de béton d'une hauteur de 3 mètres et ce sur 9 km. Des aménagements paysagers sont aussi prévus, en particulier des plantations d'essences locales.
Les premiers travaux RFF commenceront dès février 2012 de nuit sur les voies ferrées. Elles concerneront les caténaires ainsi qu'une campagne de déboisement. Après la démolition de la halte de la Gorp en août 2011, ce sera au tour des « bâtis » du quartier du même nom d'être détruits du 6 février au 5 mars.
Travaux nuit et week-end
Les premiers travaux concerneront aussi l'installation du chantier, la base principale de la Gironde qui comptera jusqu'à 150 personnes. Les ouvriers travailleront de 7 heures à 19 heures. Des travaux sur les voies ferrées pourront aussi être planifiés de nuit ou le week-end.
Des murmures de mécontentement se font entendre dans l'assistance. Les équipes anticipent les critiques et se veulent rassurantes : la poussière, le bruit et la sécurité à l'intérieur et à l'extérieur du chantier seront au cœur des préoccupations des responsables du chantier. La communication sur plusieurs supports est mise en avant : un site Internet mis à jour en temps réel, un journal distribué dans les boîtes à lettres et des panneaux de chantier. Pour finir sur une note positive et optimiste, il est rappelé que 70 conducteurs d'engins et 50 coffreurs seront recrutés via le pôle emploi de Lormont.
Questions-réponses
C'est l'heure de laisser la parole au public. Les Ambarésiens sont inquiets, la halte de la Gorp est détruite et les TER ne s'y arrêteront plus. Comment se rendront-ils à Bordeaux ? « Les solutions sont encore à l'étude, on pense aux cars de substitution. » Tollé dans la salle.
Les usagers craignent déjà de mettre plus d'une heure pour rejoindre la gare Saint-Jean contre les quinze minutes du TER actuellement. Rien n'est sûr mais le responsable RFF propose des bus de rabattement pour rallier les haltes les plus proches.
Les autres inquiétudes des riverains concernent les vibrations des trains sur les fondations des maisons. « Ma maison tremble quand un train passe. Mes plafonds sont démolis », raconte une habitante. Les visages sont tendus et les réponses se font plus évasives.
Des interrogations précises
« Quand allons-nous dormir, si vous travaillez nuit et jour ? » « Je vous rassure on ne va pas faire les 3 x 8 », explique Anne Meriglier.
Un autre habitant, Michel menace de boucher la sortie des eaux en février si aucune solution est trouvée pour le problème des eaux fluviales. Des applaudissements résonnent dans la salle.
Et les klaxons de recul ? Un riverain rappelle qu'aux États-Unis, une solution a été trouvée pour empêcher ce bruit fatigant. « On va limiter les manœuvres de recul », promet-on sur la scène.
À la sortie, malgré tout, les habitants saluent en majorité l'effort de communication et de transparence des intervenants, en espérant tout de même qu'il n'y aura pas de mauvaises surprises à l'arrivée en 2017.
Le Sud Ouest